Carnets de l'Economie

Augmentation historique des dépenses militaires




Aurélien Delacroix
19/06/2024

En visite à Washington, Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Otan, appelle à une réaction ferme contre le soutien de la Chine à la Russie et annonce une augmentation significative des dépenses militaires des pays membres.


La Chine au cœur des critiques

Le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, a annoncé lors de sa visite à Washington une augmentation historique des dépenses militaires des pays alliés. « Cette année, 23 alliés dépenseront 2% ou plus de leur PIB pour la défense, » a-t-il affirmé, un seuil minimum fixé par l'alliance depuis des années. Ce chiffre est remarquable, surtout en comparaison à 2014 où seulement trois pays atteignaient cet objectif.

Lors d'une rencontre avec le président américain Joe Biden, Stoltenberg a également mentionné que les membres de l'Otan allaient augmenter leurs dépenses militaires de 18% cette année, ce qui constitue « la plus forte augmentation depuis des décennies ». Joe Biden a salué ce record, rappelant indirectement les menaces de Donald Trump en 2018 de retirer la protection des pays de l'Otan face à la Russie s'ils ne consacraient pas un budget suffisant à leur défense.

Stoltenberg a également adressé une mise en garde ferme contre le soutien implicite de la Chine à la Russie dans le conflit ukrainien. Selon lui, le président chinois Xi Jinping tente de paraître en retrait pour éviter les sanctions tout en maintenant les flux commerciaux avec l'Occident. Cependant, « la réalité est que la Chine alimente le plus grand conflit armé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, » a-t-il déclaré, appelant à ce que les alliés imposent un coût à la Chine pour ses actions.

Des dépenses militaires indispensables pour soutenir l'Ukraine

Washington a déjà imposé des sanctions contre des entreprises chinoises impliquées dans le soutien à l'effort de guerre russe, et le département d'Etat américain s'attend à prendre d'autres mesures si la Chine ne change pas de cap. Les entreprises chinoises sont accusées de fournir des composants et des équipements soutenant le secteur de l'armement russe, impactant directement le champ de bataille en Ukraine. Bien que Pékin nie toute fourniture directe d'armes à la Russie, les critiques de l'Otan et des États-Unis se font de plus en plus virulentes.

Jens Stoltenberg a souligné l'importance de fournir plus d'armes à l'Ukraine pour parvenir à la paix, une position qu'il a défendue dans un discours au Wilson Center à Washington. « Le chemin vers la paix passe par plus d'armes à l'Ukraine, » a-t-il affirmé, exhortant l'alliance militaire occidentale à renforcer son soutien.

Il a également mentionné l'accord récent du G7, prévoyant un prêt de 50 milliards de dollars à l'Ukraine, financé par les avoirs russes gelés. Selon lui, plus le soutien à long terme sera crédible, plus Moscou réalisera qu'elle ne peut pas simplement attendre que les alliés se lassent de soutenir Kiev.

Enfin, le secrétaire général de l'Otan a dénoncé la prochaine visite du président russe Vladimir Poutine à Pyongyang, signalant la dépendance accrue de la Russie vis-à-vis des régimes autoritaires comme la Corée du Nord. Les services de renseignement sud-coréens ont rapporté que Pyongyang a livré un million d'obus à la Russie, renforçant les liens militaires entre les deux pays.