On se souvient que lors des européennes le patron d’Airbus Group, Tom Enders, avait eu une démarche citoyenne en envoyant à ses collaborateurs un mail pour les inciter à aller voter alors que l’abstention était attendue à un niveau record. Mais à ce moment-là Tom Enders n’avait aucunement laissé entendre une préférence de vote.
Or, une démarche similaire a été faite par Ian King, PDG de BAE Systems, entreprise spécialisée dans la Défense et dont une partie de ses employés est basé à Glasgow, capitale de l’Ecosse, même si le siège social est à Farnborough. Toutefois, la démarche d’Ian King se différencie de celle de Tom Enders sur un point crucial : la préférence.
Ce qui inquiète Ian King est la possibilité de la victoire du « oui » lors du référendum pour l’indépendance de l’Ecosse qui devrait se tiendra en 2014. Un inquiétude qu’il a partagée avec ses salariés dans un mail que le journal La Tribune a pu consulter.
« Si l'Écosse devient indépendante, nous n'aurions plus cette certitude et cette stabilité », une stabilité issue de l’appartenance au Royaume-Uni, peut-on lire dans le mail qui continue en mettant en avant l’impact d’une telle indépendance sur les retraites mais également sur les activités, les salariés ou encore les fournisseurs.
Des inquiétudes tout à fait cohérentes et justes mais qui n’ont peut-être pas leur place dans une discussion concernant l’indépendance d’un peuple. Et bien que Ian King précise que le vote reste une « décision politique et personnelle pour le peuple écossais » et qu’il n’exprime pas de préférence en son nom ou en celui du groupe, il est difficile de ne pas voir dans ce mail une tentative d’influence, soit-elle volontaire ou involontaire.