Carnets de l'Economie

Moteur thermique : 27 ambassadeurs de l'UE trouvent un accord




Benoit Vrignaud
28/03/2023

L'Allemagne s'opposait à l'interdiction du moteur thermique. Le blocage est levé et 27 ambassadeurs de l'UE s'accordent sur l'interdiction.


L'interdiction du moteur thermique entérinée par les ambassadeurs de l'Union Européenne

Les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports représentent actuellement environ 25% des émissions totales de l'UE.
Les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports représentent actuellement environ 25% des émissions totales de l'UE.
Il s'agit d'une mesure qui a connu de longs rebondissements : la fin de la vente de véhicules neufs avec un moteur thermique est en passe d'être définitivement adoptée. Les ambassadeurs des 27 pays de l'Union Européenne ont approuvé la fin des moteurs thermiques dans les voitures neuves à partir de 2035. C'est donc la fin des voitures essence, diesel, et hybrides. Cette décision marque une étape importante dans la lutte contre le changement climatique et la transition vers une économie plus verte. Les véhicules neufs devront ne plus émettre aucun CO2. Un pas de plus vers l'application du plan climat européen qui vise à atteindre la neutralité carbone en 2050.

Cette décision a été bloquée par l'Allemagne début mars 2023, ce qui avait stupéfié ses partenaires. Cependant, le leader européen de l'automobile a obtenu une exemption pour les futurs carburants synthétiques en échange de la levée de son blocage. Les véhicules équipés d'un moteur à combustion pourront être immatriculés après 2035 s'ils utilisent exclusivement des carburants neutres en termes d'émissions de CO2. Après l'acceptation de cet ultimatum, le ministre allemand des Transports, Volker Wissing, s'est réjoui de cette mesure.

L'enjeu du passage au tout électrique, menacé par le carburant synthétique

Pourtant cette interdiction est d'une importance majeure dans le plan climat commun. Les émissions de gaz à effet de serre provenant des transports représentent environ un quart des émissions totales de l'UE. La transition vers des véhicules électriques devrait réduire considérablement ces émissions et aider à atteindre les objectifs climatiques. Cependant, la décision de Bruxelles d'accepter la contrainte de l'Allemagne n'est pas sans controverses.

Les carburants synthétiques sont une technologie peu développée, qui consiste à produire du carburant à partir de CO2 issu des activités industrielles. Elle est défendue par des constructeurs haut de gamme allemands et italiens, qui voient en elle une opportunité de prolonger l'utilisation de moteurs thermiques après 2035. Les ONG environnementales la jugent coûteuse, énergivore et polluante. Surtout dans le cas de l'Allemagne qui produit la majorité de son électricité au moyen de centrales à charbon. Et qui poursuit par ailleurs l'abandon total du nucléaire.

De plus, la technologie des carburants synthétiques a peu de chances de s'imposer sur le marché et ne concernerait dans le meilleur des cas qu'une minorité de véhicules de luxe. Les seuls automobilistes qui pourraient continuer à disposer d'un moteur thermique seraient donc des privilégiés. Ce qui ne plait pas à l'opinion publique et aux collectifs écologistes. Il reste donc à voir si cette décision aura l'effet escompté sur les objectifs climatiques de l'UE. Mais aussi si ce chantage allemand ne cache pas un certain favoritisme clientéliste envers des industries automobiles aux lobbyings très puissants.










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