Carnets de l'Economie

Fin abrupte des négociations entre Airbus et Atos




Aurélien Delacroix
20/03/2024

L'annonce soudaine de l'arrêt des pourparlers entre l'avionneur européen Airbus et le géant français de l'informatique Atos concernant l'achat des activités de Big Data et de sécurité a provoqué des remous sur les marchés financiers et suscité une intervention du gouvernement français.


Un coup d'arrêt soudain entre Airbus et Atos

La décision d’Airbus révèle les difficultés d'Atos ainsi que les enjeux stratégiques nationaux. Elle ouvre une période d'incertitude tant pour les employés que pour les actionnaires des deux entreprises. La nouvelle a rapidement eu un impact négatif sur la valeur d'Atos en Bourse. 

La fin des discussions, annoncée ce mardi par les deux groupes via des communiqués séparés, marque la fin de négociations préliminaires entamées début janvier. Atos, qui traversait déjà une période difficile marquée par une nécessité de désendettement, voit son action chuter de près de 25% à la Bourse de Paris, tandis qu'Airbus enregistre une hausse de 1,81%, s'affirmant ainsi comme la meilleure progression du CAC 40 à ce moment.

L'échec des discussions a non seulement affecté la valorisation d'Atos sur le marché financier, mais a également provoqué la réaction du ministère de l'Économie. Bercy a rapidement annoncé son intention de proposer une « solution nationale de protection des activités stratégiques », soulignant ainsi l'importance cruciale de ces activités, notamment celles liées à la défense et au nucléaire, pour la sécurité nationale. 

Cette intervention gouvernementale met en lumière l'ampleur des enjeux associés à cette négociation avortée, notamment la volonté de l'État de préserver ces secteurs stratégiques de toute prise de contrôle étrangère.

Le gouvernement entre dans la danse

Le reste des activités d'Atos, notamment celles de Tech Foundations, reste en suspens, exacerbant l'incertitude quant à l'avenir de ce qui fut un pilier de la technologie française. Avec un endettement de 3,65 milliards d'euros à rembourser ou refinancer d'ici à fin 2025, Atos se trouve dans une situation financière précaire, aggravée par la chute libre de son action qui frôle les 70% depuis le début de l'année.

Malgré ces énormes difficultés, les responsabilités d'Atos en tant que fournisseur de services pour les prochains Jeux olympiques et paralympiques restent une priorité. La nomination d'une mandataire ad hoc, Hélène Bourbouloux, pour négocier avec les banques montre une volonté de redressement. Par ailleurs, la sécurité des Jeux olympiques, un événement majeur, ne semble pas compromise selon l'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information (Anssi), malgré les turbulences actuelles.

La fin des pourparlers entre Airbus et Atos ouvre donc une période d'incertitude pour l'avenir d'Atos, mettant en lumière les défis auxquels sont confrontées les entreprises françaises dans un contexte économique et technologique en constante évolution. La réaction rapide du gouvernement français souligne également l'importance stratégique de certaines activités économiques, susceptibles de requérir une protection nationale face aux aléas du marché et aux intérêts étrangers.










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