Carnets de l'Economie

Le Grand Paris Express pourrait ne jamais être rentabilisé




Anton Kunin
17/01/2018

Selon un rapport de la Cour des comptes, la Société du Grand Paris, l’établissement public chargé de piloter le projet de Grand Paris Express, pourrait bien s’engouffrer dans « un système de dette perpétuelle ».


La principale vulnérabilité du Grand Paris Express réside dans sa dépendance vis-à-vis de l’emprunt

Le Grand Paris Express, le futur « super-métro » devant être construit autour de Paris, aurait un avenir économique incertain. Financé surtout grâce à l’emprunt, selon les modalités entérinées en 2013, le Grand Paris Express devrait avoir fini de rembourser ses créanciers d’ici 2070, grâce à des revenus générés grâce aux loyers facturés aux commerces qui s’installeront dans ses gares. Mais la Cour des comptes n’est pas de cet avis. Selon les spécialistes de l’institution, la dernière année de remboursement pourrait bien être repoussée au-delà de 2100. Pire, le projet pourrait carrément « entrer dans un système de dette perpétuelle ».

Selon la Cour des comptes, « une variation même limitée du coût des travaux, du rendement des taxes fiscales, des taux d’intérêt ou de l’indice du coût de la construction pourrait alourdir très fortement la charge que constituent les frais financiers ».

Le Grand Paris Express pourrait ne pas être 100 % opérationnel avant 2030

La Cour des comptes émet également de sérieux doutes quant à la maîtrise des délais et des coûts du Grand Paris Express. Le 21 septembre 2017, le préfet de la région Ile-de-France proposait déjà « lisser la trajectoire de dépenses entre 2022, 2024 et 2030 ». En d’autres mots, le préfet estimait qu’il serait plus réaliste de tabler sur une finalisation du projet de Grand Paris Express à l’horizon 2030 et non pas 2024, comme c’était annoncé auparavant.

Dans la même veine, la Cour des comptes annonce aujourd’hui qu’« à ce jour, la maîtrise des délais et des coûts semble très compromise et il est très peu probable que les objectifs définis jusqu’à présent par le gouvernement soient tenus ». En effet, les calendriers de réalisation ne laissent aucune marge pour la survenance d’incidents. Quant au coût du Grand Paris Express, initialement estimé à 22,6 milliards d’euros, il a déjà vu son coût estimé monter : la Société du Grand Paris évoquait en juillet 2017 une somme de 38,5 milliards d’euros, une somme qui ne laisse d’ailleurs aucune marge de manœuvre si un accident ou autre événement imprévu devait survenir en cours de réalisation.










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