Carnets de l'Economie

Gérard Férey et la séquestration massive du CO₂




La Rédaction
29/10/2012

Chimiste français de renommé, Gérard Férey a reçu les plus prestigieuses des récompensent pour ses travaux, notamment sur la séquestration du CO₂. Cet architecte de la matière a mis au point un procédé révolutionnaire dont les domaines de la santé de l’énergie et de l'environnement pourront bientôt profiter.


Les débuts de Gérard Férey

Crédit photo : F. Vrignaud/CNRS Photothèque
Crédit photo : F. Vrignaud/CNRS Photothèque
Gérard Férey commence sa carrière comme instituteur. Après avoir enseigné pendant trois ans, ce dernier décide de reprendre ses études à Caen. Il obtient un doctorat de troisième cycle en chimie et rejoint l'université du Mans où il devient le vice-président recherche. Il créera notamment le département Chimie de l'institut universitaire de technologie, et deviendra un spécialiste de la chimie. En 1988 le CNRS fait appel à lui pour diriger son département des sciences chimiques. Puis, en 1996, Gérard Férey renoue avec le monde universitaire à Versailles, où il crée l’Institut Lavoisier et dirige les recherches sur les matériaux pendant trois ans. Durant cette période Gérard Férey découvre les mécanismes jusqu’alors insoupçonnés, des nanomatériaux hybrides poreux.

Une découverte révolutionnaire

La découverte de ces mécanismes a fait prendre un tournant à la carrière du professeur Férey. En effet, ces nanomatériaux hybrides poreux peuvent transporter et stocker tout type de molécules, notamment le CO₂, ce qui représente une véritable révolution pour le domaine de l'énergie, mais aussi pour la santé et l'environnement. Outre la capacité de ces nanomatériaux à capturer des molécules de CO₂, les solides poreux peuvent séquestrer toute sorte de molécules, comme des molécules de médicament par exemple. Ainsi, après avoir capturé des molécules, les nanomatériaux poreux peuvent être transportés directement vers l'organe malade et être diffusés localement. Le procéder du professeur Férey, se trouve donc à la croisée des mondes, car dans le cas de la médecine par exemple, les traitements ciblés qui pourraient aboutir, s’approcheraient de la médecine personnalisée.

Vers la production industrielle

L’heure est désormais à la production industrielle, mais cela n’interviendra pas avant cinq ou dix ans, le temps de réaliser de nombreux tests. Toujours est-il que les industriels sont nombreux à avoir des vues sur le précédé du professeur Férey, et le CNRS a d'ores et déjà déposé plusieurs brevets. Gérard Férey se garde bien d’animer les rêves de chacun, mais reste très optimiste, notamment dans le domaine de la santé, ou il espère trouver des réponses d’ordre thérapeutique pour les maladies telles que le sida, le cancer ou la leucémie. Le procéder de séquestration de molécule et de diffusion fonctionne, et ouvre la voie à de nombreuses perspectives. Déjà 150 solides poreux ont été créé par Gérard Férey, et ces derniers permettent de séquestrer des molécules, dont le CO₂, jusqu’à 400 fois leur volume. De plus, en capturant les molécules de CO₂, ces solides poreux ne changent pas de volume. De quoi animer les ambitions écologiques et inciter les industriels à investir dans ce type de recherche. C'est d'ailleurs le cas du groupe Total, qui travaille en collaboration avec le CNRS.










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