La pénurie de lits en réanimation, le serpent des mers de l’hôpital public
L’insuffisance de lits de réanimation est un mal avec lequel l’hôpital public vit depuis longtemps. À la veille de l’épidémie de Covid-19, au 1er janvier 2020, les hôpitaux français disposaient de 16,3 lits de soins critiques pour 100.000 habitants, contre 17,4 en Belgique, 28,9 en Australie et 33,9 en Allemagne, nous apprend la Cour des comptes, qui dédie l’un des chapitres de son rapport annuel à ce sujet.
De plus, en France les unités de soins critiques ont toujours été chargées, un taux d’occupation de 80% à 85% n’étant pas exceptionnel. Et là encore, c’est la fameuse tarification à l’activité qui est passée par là. « La logique de tarification actuelle induit une maximisation du taux d’occupation des unités, peu compatible avec la nécessité de disposer de lits disponibles pour l’accueil des patients en urgence », pointe la Cour des comptes.
Mais le souci de préserver à tout moment un taux d’occupation élevé n’est pas le seul obstacle à l’ouverture de nouveaux lits de soins critiques. Ces unités de soins critiques manquent d’effectifs (réanimateurs médicaux mais aussi anesthésistes-réanimateurs pour les activités chirurgicales), ils font face à un sous-financement chronique et à un turn-over infirmier parmi les plus élevés.
De plus, en France les unités de soins critiques ont toujours été chargées, un taux d’occupation de 80% à 85% n’étant pas exceptionnel. Et là encore, c’est la fameuse tarification à l’activité qui est passée par là. « La logique de tarification actuelle induit une maximisation du taux d’occupation des unités, peu compatible avec la nécessité de disposer de lits disponibles pour l’accueil des patients en urgence », pointe la Cour des comptes.
Mais le souci de préserver à tout moment un taux d’occupation élevé n’est pas le seul obstacle à l’ouverture de nouveaux lits de soins critiques. Ces unités de soins critiques manquent d’effectifs (réanimateurs médicaux mais aussi anesthésistes-réanimateurs pour les activités chirurgicales), ils font face à un sous-financement chronique et à un turn-over infirmier parmi les plus élevés.
La déprogrammation de soins, le prix que les hôpitaux ont dû payer pour pallier la mauvaise organisation des réanimations
En plus d’un accueil en conditions dégradées dans les unités de soins critiques, la réaffectation de ressources humaines et de lits de différentes unités des hôpitaux vers les réanimations pour y accueillir les patients Covid-19 a eu un impact négatif sur les soins programmés. « La mobilisation des soins critiques durant l’épidémie de Covid-19 s’est faite au prix d’un renoncement aux soins sans précédent, aux conséquences encore inconnues pour la santé publique », alerte la Cour des comptes. Et les chiffres sont éloquents : la fréquence des chirurgies majeures a chuté de 50,3% en avril 2020 et de 35,3% en mai 2020 par rapport aux mêmes mois de 2019. De même, les séjours chirurgicaux ont connu une baisse de 36,5% en mars 2020, de 73,2% en avril 2020 et de 47,1% en mai 2020, sans qu’aucun effet de rattrapage ne puisse être documenté au cours des mois suivants.
Enfin, en organisant correctement les unités de soins critiques, les hôpitaux auraient pu éviter les transferts de patients vers d’autres établissements, souvent dans une autre région. À fin juillet 2020, ces transferts ont concerné 661 patients sur un total de 13.945 patients (soit 4,7 %) ayant été hospitalisés en réanimation pour Covid-19.
Enfin, en organisant correctement les unités de soins critiques, les hôpitaux auraient pu éviter les transferts de patients vers d’autres établissements, souvent dans une autre région. À fin juillet 2020, ces transferts ont concerné 661 patients sur un total de 13.945 patients (soit 4,7 %) ayant été hospitalisés en réanimation pour Covid-19.