Carnets de l'Economie

Transports parisiens : le STIF dope les investissements dans la sécurité




Anton Kunin
14/03/2017

Le Syndicat des transports d’Ile-de-France investira 160 millions d’euros tous les ans dans la sécurité. Ces nouvelles dépenses risquent de mettre encore plus à contribution les différents organismes financeurs et de peser sur la dette du syndicat.


La sécurité, un grand chantier pour le STIF

Après des années d’investissements sur les réseaux RATP et Transilien (trains de banlieue), le STIF s’attaque désormais au réseau de bus de grande banlieue. 20 % de ces bus, soit presque 1 000 véhicules, ne sont toujours pas équipés de caméras de vidéo-surveillance : d’ici fin 2018, cette lacune sera comblée. De plus, un service d’agents de sûreté sera créé pour les bus de grande couronne, à l’image du dispositif qui existe déjà dans les trains de banlieue. 100 agents supplémentaires seront également recrutés afin d’assurer une mission d’accompagnement de bus après minuit, portant leur nombre total à 200.

70 gares routières d’Ile-de-France seront intégralement équipées de caméras de vidéo-surveillance. Cet investissement sera financé par le STIF à hauteur de 70 %. Enfin, un poste de commandement de sécurité unique sera créé en 2019 afin de gagner en réactivité.

La gratuité des transports publics sera accordée à l’ensemble des policiers et gendarmes de la région, car aujourd’hui encore, en grande banlieue, 9 000 policiers n’en bénéficient pas. Cette mesure rajoutera 7 millions d'euros par an au budget de fonctionnement du STIF.

Transports d’Ile-de-France : un budget en constante augmentation

Afin de financer ces nouvelles dépenses, le STIF sera bien évidemment amené à revoir les sources de ses revenus et les contributions de chacun. Aujourd’hui, la Région Ile-de-France finance le STIF à hauteur de 209 millions par an, les départements à hauteur de 196 millions, les collectivités à hauteur de 1 243 millions, auxquels s’ajoutent 57 millions d’autres types de subventions. Le versement transport compte pour 3 753 millions, et les ventes de titres de transport pour 2 684 millions. Le budget de fonctionnement annuel total s’élève à environ 10 milliards d’euros. En augmentation de 2,2 % en moyenne tous les ans, il est d’ailleurs appelé à croître d’un milliard d’euros supplémentaire avec l’arrivée du Grand Paris Express.

Pour faire face à ces nouvelles dépenses, Valérie Pécresse, la Présidente du STIF et de la Région Ile-de-France, évoque la piste de l’augmentation du forfait mensuel (appelé Passe Navigo) d’au moins 3 euros par an. Cette idée n’est pas du goût de tous les administrateurs du STIF. Pierre Serne, Vice-président du STIF en charge des transports et des mobilités et vice-président du STIF de janvier 2012 à décembre 2015, rappelle que « Valérie Pécresse avait beaucoup critiqué toute augmentation tarifaire quand elle était dans l'opposition, et qu’elle avait affirmé pendant sa campagne régionale qu’elle n'augmenterait les tarifs du STIF que lorsque les usagers verraient des progrès concrets dans leurs déplacements ». En même temps, « l'offre bus stagne depuis son arrivée [au STIF], les nouvelles rames promises ne sont qu'à peine commandées, et la régularité s'est effondrée en 2016 par rapport à 2015 ». Roseline Sarkissian, conseillère régionale Ile-de-France, estime inacceptable la hausse des tarifs que prépare le STIF. Selon l’élue, cette hausse « risque d'entraîner un report des flux sur les routes, d'amplifier la congestion et de contribuer aux pics de pollution ».










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