Carnets de l'Economie

Sécurité sociale : Terra Nova plaide pour une approche distincte du risque « dépendance »




Anton Kunin
23/05/2018

« Le handicap ne doit pas être confondu avec une maladie » : tel est le message d’une note publiée le 22 mai 2018 par le think-tank Terra Nova. Selon ses auteurs, la dépendance (et donc sa prise en charge) répond à une logique différente de celle d’une maladie, et doit donc être abordée différemment par les politiques publiques.


La dépendance et la maladie, des « risques » de nature différente

Le sujet de la dépendance n’est pas nouveau pour la société française, et pourtant, la prise en change de l’invalidité par l’assurance maladie, de même que le rattachement traditionnel de ce sujet au ministère de la Santé, entretien la confusion quant aux logiques selon lesquelles il doit être abordé. C’est sous cet angle que, dans une note publiée le 22 mai 2018, le think-tank Terra Nova propose de revisiter un rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie de 2011.

Pour les économistes de Terra Nova, la perte d’autonomie est une question distincte de la santé. Pour preuve, on peut être malade et rester autonome, tout comme on peut être privé d’autonomie sans être malade. Vu la nature différente de ces risques (même s’ils peuvent s’additionner), les auteurs de la note plaident pour la sortie de la thématique de la dépendance du giron de la branche maladie de la Sécurité sociale et son traitement en tant qu’un risque à part.

Repenser la prise en charge de la dépendance : les aidants d’abord

Cette note de Terra Nova fait écho à un avis publié sur le même sujet par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) le 17 mai 2018. Dans ce document de 68 pages, l’institution appelait les pouvoirs publics à repenser la prise en charge de la dépendance, en particulier en dehors des établissements spécialisés (EHPAD). Selon le CCNE, la qualité des professionnels de l’aide au maintien à domicile est souvent insuffisante parce que ces professions ne sont pas suffisamment valorisées socialement ni convenablement rémunérées, que les professionnels ne sont pas suffisamment soutenus et formés. « Ces professionnels du maintien à domicile sont trop pressés par le temps, et leur « turnover » est trop important vis-à-vis de la personne aidée », déplorait le CCNE.

L’institution plaidait également pour une nouvelle approche des aidants. « Tout notre système de santé est centré sur la personne et très peu sur le couple aidant /aidé », pouvait-on lire dans ses conclusions. Selon le CCNE, il serait nécessaire de penser un plan pour le répit et le soutien pour les aidants afin de réduire au maximum les obstacles au maintien à domicile.










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