La Commission européenne propose une union bancaire
À l'initiative de José Manuel Barroso, la Commission européenne a récemment proposé une union des banques, en réponse à la crise de confiance née dans la problématique des dettes souveraines. La Grèce contamine peu à peu les autres pays, à commencer par l'Espagne, induisant une défaillance de la zone euro, en raison justement de ces dettes. À cet égard, une union bancaire permettrait d'atténuer le manque de confiance, notamment grâce à un mécanisme de garanties des dépôts bancaires, et une supervision financière à l'échelle de l'Europe. L'intégration européenne que cela induirait ramènerait la confiance, selon José Manuel Barroso. Cependant, le PDG de la Société Générale, Frédéric Oudéa, également président de la fédération française des banques (FBF), bien que concédant l'utilité d'une harmonisation en termes de règle, ne voit pas en quoi une union bancaire pourrait apporter une réponse à la crise de la confiance.
L'union bancaire, une réponse à la crise de la confiance ?
Selon la fédération des banques de France, ce que préconise José Manuel Barroso ne pourrait pas résoudre le problème de confiance lié aux dettes souveraines. Sans pour autant affirmer que l'union bancaire est une mauvaise chose, la FBF souligne que c'est l'intégration politique et économique au niveau européen qui doit être le socle d'une union bancaire. C'est à ces niveaux d'intégration que les priorités doivent être données, avant d'engager un processus d'union bancaire. Autrement dit, l'heure n'est pas propice à cette union proposée par la Commission européenne. D'ailleurs, selon Frédéric Oudéa, les banques ne travaillent pas de manière collective pour se préparer à une éventuelle sortie de la Grèce de la zone euro. Il appartient à chacune d'entre elles de se préparer à son niveau, et de prévoir les risques d'un tel scénario. Ainsi, la proposition d'union bancaire n'apporterait qu'une petite contribution à la gestion des risques, mais n'améliorerait pas la confiance.
La réforme du livret A remise en question
Outre la préconisation de la Commission européenne d'une union bancaire, la réforme du livret A apparait comme une autre mesure favorisant la confiance. Le gouvernement français envisage d’ailleurs de doubler le plafond de ce placement, ce qui constituerait un levier pour l'épargne des ménages, qui se retrouveraient plus en confiance. Mais l'envers de cette mesure induirait un manque de financement pour l'économie, selon Frédéric Oudéa. En effet, la mesure envisagée par le gouvernement risquerait de priver le financement des entreprises d'une importante part. De plus, la nouvelle taxe sur les banques, promise par François Hollande lors de sa campagne présidentielle, risque de pénaliser davantage l'économie. En d'autres mots, que ce soit l'union bancaire, une réforme des livrets A, ou encore une nouvelle taxe sur les banques, le problème du manque de confiance liée aux dettes souveraines sera difficile à résoudre.