Carnets de l'Economie

Nutri-Score : seul un tiers des produits régionaux obtiennent de mauvais scores




Anton Kunin
11/05/2022

L’argument comme quoi le Nutri-Score dévalorise les produits régionaux ne tient pas la route, fait valoir l’UFC-Que Choisir. À ce titre, l’association incite la Commission européenne à ne pas céder au discours des lobbys qui souhaitent éviter que le Nutri-Score devienne obligatoire.


Nutri-Score : globalement, les produits régionaux obtiennent de bons scores

En mai 2021, l’Institut régional de la qualité alimentaire d’Occitanie (Irqualim) défrayait la chronique : lors d’une matinée qui a rassemblé des petits producteurs, ses responsables dénonçaient la mauvaise notation des produits régionaux par le Nutri-Score. On citait, entre autres, un sandwich industriel classé « B », alors qu’une tranche de Jambon Noir de Bigorre AOP était notée « D » ou « E ».

Aujourd’hui, l’UFC-Que Choisir bat en brèche ces allégations, faisant valoir que l’Irqualim est un lobby au service des industriels qui ne souhaitent pas la mise en place d’un Nutri-Score obligatoire. L’association de défense des consommateurs a entrepris de noter un maximum de produits régionaux (588 références, représentant 310 aliments) en utilisant le Nutri-Score. Verdict : seul un tiers des produits régionaux obtiennent un score « D » ou « E ».

62% des produits régionaux obtiennent un Nutri-Score « A », « B » ou « C »

« Loin d’être systématiquement mal notés, nos produits traditionnels se répartissent au contraire sur toutes les classes du Nutri-Score », observe l’UFC-Que Choisir. En effet, une très large majorité des produits relevés (62%) ont un Nutri-Score « A », « B » et « C ». L’association décompte même 121 aliments notés « A » et « B ». Parmi eux, pas moins de 30 plats traditionnels se révèlent très équilibrés, tels que le hochepot flamand, la potée auvergnate ou le fameux cassoulet de Castelnaudary. Concernant la viande et la volaille, 34 produits obtiennent un score « A » ou « B », par exemple le taureau de Camargue AOP, le veau du Limousin élevé sous sa mère Label Rouge, le porc noir de Bigorre AOP, ou encore l’agneau de prés-salés du Mont-Saint-Michel AOP. Enfin, ces très bonnes notes bénéficient à 37 légumes, fruits et légumineuses tels que l’endive du Nord, la mâche Nantaise IGP, l’abricot rouge du Roussillon AOP, le melon du Quercy IGP, les lentilles vertes du Puy AOP et les mogettes de Vendée IGP.

L’UFC-Que Choisir fait donc valoir que les notes « D » et « E » concernent une minorité de produits, ce qui atteste à la fois d’une bonne qualité nutritionnelle des produits régionaux globalement et du fait que le Nutri-Score est un système de notation fiable. L’association vient de transmettre les résultats de son enquête à la Commission européenne et lui demande de « faire un choix raisonné en balayant les faux arguments des lobbys industriels », en rendant le Nutri-Score obligatoire au niveau européen.










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