Un contraste générationnel marqué
D’après Kantar, cette tendance s'explique par plusieurs facteurs. Les seniors ont « plus de temps et un pouvoir d'achat plus élevé » que les jeunes consommateurs, mais surtout, ils disposent du savoir-faire culinaire nécessaire à la préparation de ces produits. Habitués à les cuisiner depuis l'enfance, ils perpétuent des habitudes alimentaires bien ancrées.
A contrario, les jeunes générations rencontrent davantage de difficultés à intégrer ces aliments à leur quotidien. Kantar souligne que ces consommateurs « n'ont pas les codes, pas le savoir-faire culinaire, pas le temps, ni l'argent » pour préparer et consommer des produits frais traditionnels. Entre contraintes budgétaires et rythme de vie accéléré, les jeunes se tournent plus fréquemment vers des solutions alimentaires plus rapides, au détriment des circuits traditionnels.
Tendance à la baisse pour les produits frais
Si les seniors continuent de privilégier ces produits, le marché des produits frais traditionnels est en recul. En 2024, les ventes ont diminué de 1,5 %, poursuivant une tendance à la baisse amorcée depuis au moins cinq ans. L'inflation, qui frappe le secteur de plein fouet depuis 2022, a renforcé cette diminution des achats. « C'est une variable d'ajustement pour le portefeuille des ménages en raison de leur prix », observe Kantar.
L’étude rappelle également que durant la crise du Covid-19 et les confinements successifs, la consommation de produits frais traditionnels avait connu un regain. Privés de restaurants et passés à un mode de vie plus domestique, les Français avaient alors davantage consacré leur budget à l’alimentation et à la cuisine maison. Mais ce phénomène a été de courte durée. « Post-Covid, les ménages les plus aisés ont renoué avec les restaurants dont ils avaient été privés pendant de nombreux mois, expliquant aussi la baisse de leurs achats de produits frais pour les repas à la maison », analyse Kantar.
Entre changements de mode de vie et pressions économiques, la consommation de produits frais traditionnels semble donc évoluer vers une fracture générationnelle, avec un rôle prédominant des seniors et une désaffection progressive des jeunes consommateurs.
