Carnets de l'Economie

Les laboratoires de biologie médicale renouvelleront leur grève début décembre 2022




Anton Kunin
29/11/2022

La grève de trois jours à la mi-novembre 2022 n’aura pas porté ses fruits. Le gouvernement et la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) campant sur leurs positions, l’Alliance de la biologie médicale (ABM) vient d’annoncer une nouvelle grève, du 1er au 3 décembre inclus.


Les laboratoires de biologie médicale demandent à limiter l’effort d’économies à 685 millions d’euros d’ici 2026

La grève massive de trois jours consécutifs, du 14 au 16 novembre 2022, n’a finalement pas permis de débloquer la situation. Le gouvernement continue de camper sur ses positions en demandant aux laboratoires de biologie médicale une économie totale de 1,276 milliard d’euros sur la période 2023-2026. Pour l’Alliance de la biologie médicale (qui regroupe les grands groupes de laboratoires privés comme Biogroup, Cerba, Eurofins, Inovie et Synlab ainsi que le réseau des Biologistes indépendants), c’est beaucoup trop.

Les laboratoires font remarquer qu’ils ont déjà fait des efforts considérables en réalisant 5,2 milliards d’euros d’économies pour la Sécurité Sociale en dix ans. Pour 2023, ils proposent par ailleurs 250 millions d’euros d’économies sur les dépistages Covid-19 et une enveloppe de 145 millions d’euros par an jusqu’en 2026 sur la biologie courante. « Cette enveloppe de 685 millions d’euros sur quatre ans est l’effort maximal que peut fournir le secteur avant de devoir fermer des laboratoires de proximité », font-ils valoir. « Une profession aussi exemplaire et représentant à peine 2% des dépenses de santé ne peut tout simplement pas supporter de porter à elle seule 20% des économies demandées sur le projet de la Sécurité Sociale », déplore l’Alliance de la biologie médicale.

Au fil des discussions, le gouvernement et le CNAM avaient musclé leurs demandes d’économies

Initialement, la CNAM avait évoqué une économie de 180 millions d’euros sur l’année 2023, et sur les actes Covid-19 uniquement. Mais lors de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 (PLFSS), il s’est avéré que l’exécutif entend imposer aux laboratoires un rabot beaucoup plus large, de 280 millions d’euros. Et ce n’est pas tout : un effort serait demandé non seulement sur l’année 2023 mais aussi sur 2024, 2025 et 2026. L’exécutif souhaite en effet obtenir des laboratoires une économie de 332 millions d’euros en 2024, 332 millions d’euros en 2025 et 332 millions d’euros en 2026.

Selon l’Alliance de la biologie médicale, si ce coup de rabot est effectivement mis en œuvre, les petits laboratoires de proximité risqueront de fermer, tandis que ceux qui resteront seront obligés de tailler dans leurs effectifs, retarder des investissements dans l’innovation (renouvellement et achat de nouvelles machines), ce qui aura pour conséquence un accès aux soins limité (plages horaires réduites).









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