Carnets de l'Economie

Les femmes cadres davantage épuisées et toujours sous-payées en 2020




Anton Kunin
22/09/2021

Dur, dur d’être une femme cadre ! En 2020, elles ont télétravaillé davantage que les hommes tout en s’occupant des enfants, leur charge de travail s’est accrue… mais leur rémunération a évolué à la hausse dans une moindre mesure que celle des hommes, apprend-on d’une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec).


Les femmes cadres assument des responsabilités familiales davantage que les hommes

Pour une part importante des femmes cadres, la crise sanitaire s’est passée sous le signe du stress, d’une pression accrue des managers, de l’augmentation de leur charge de travail et de la nécessaire adaptation de leurs horaires. Pendant et entre les différents confinements, entre 55% et 63% des femmes ont télétravaillé de façon intensive (3 à 5 jours par semaine), soit une proportion un peu plus élevée que celle des hommes (entre 52% et 58%). En plus, si seuls 4 cadres hommes sur 10 ont travaillé tout en s’occupant de leurs enfants, les femmes ont été 8 sur 10 à le faire, apprend-on d’une étude de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) intitulée « Femmes cadres et crise sanitaire ».

On y apprend par ailleurs que les femmes cadres vivent moins souvent en couple que les hommes cadres (70% contre 76%) et sont plus nombreuses à être à la tête d’une famille monoparentale (13% contre 7%). Il n’est alors pas étonnant si les femmes cadres déclarent plus souvent que les hommes avoir connu une situation d’épuisement professionnel (36% contre 23% des hommes) au cours de leur carrière.

L’écart de rémunérations entre hommes et femmes cadres persiste

En 2020, les femmes cadres ont été moins augmentées que leurs homologues masculins. Ainsi, seuls 35% des femmes cadres ont vu leur rémunération progresser contre 40% pour les hommes cadres. L’écart des salaires à poste et ancienneté équivalents reste stable à 8% mais augmente compte tenu de l’ensemble des paramètres : après 16% en 2018 et 13% en 2019, il s’est à nouveau accru en 2020 pour s’établir à 15%. Comme le note l’Apec, cet écart de rémunération entre les hommes et les femmes est resté stable aux alentours de 15% au cours des dix dernières années.

Ces contraintes subies pourraient avoir des conséquences durables sur la trajectoire professionnelle des femmes, déplore l’Apec. Les femmes cadres elles-mêmes s’en rendent compte puisque 61% d’entre elles déclarent avoir confiance en leur avenir professionnel (que ce soit dans leur entreprise actuelle ou dans une autre), contre 71% des cadres hommes. L’écart sur ce point entre hommes et femmes est au plus haut depuis cinq ans.










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