Carnets de l'Economie

Les actionnaires de Stellantis approuvent la rémunération controversée de Carlos Tavares




Anton Kunin
16/04/2024

Le 16 avril 2024, les actionnaires de Stellantis ont validé la rémunération de Carlos Tavares pour l'année 2023, par un vote favorable de 70,2%. Le montant versé au PDG du constructeur automobile s'élèvera potentiellement à 36,5 millions d'euros.


Emmanuel Macron avait jugé la rémunération de Carlos Tavares « choquante et excessive »

Les actionnaires de Stellantis approuvent la rémunération controversée de Carlos Tavares
Le vote sur la rémunération de Carlos Tavares, le PDG de Stellantis, a bien eu lieu le 16 avril 2024. La rémunération approuvée comprend une prime de 10 millions d'euros liée à la transformation du groupe, issu de la fusion entre PSA et Fiat-Chrysler en 2021, ainsi que des bonus conditionnels à la réalisation d'objectifs spécifiques d'ici à 2025. Cette décision survient dans un climat de controverse, accentuée par les commentaires du président Emmanuel Macron en 2022, qui avait qualifié le salaire de Carlos Tavares de « choquant et excessif ». Malgré ces critiques, le soutien majoritaire des actionnaires marque un désaccord notable avec les opinions publiques et politiques, reflétant une divergence entre les perspectives économiques des actionnaires et la sensibilité sociale accrue au sein de la population française.

Stellantis justifie ces chiffres en les comparant à ceux de dirigeants de multinationales similaires, comme Boeing aux États-Unis. Néanmoins, cette défense peine à atténuer les critiques de divers acteurs, notamment des syndicats et des conseillers en investissement qui voient dans ces augmentations un signe de disproportion flagrante. Le groupe, malgré ces tensions, affirme que la rémunération est une conséquence directe des performances de l'entreprise, qui a vu son bénéfice augmenter de 11% en 2023, atteignant un nouveau record de 18,6 milliards d'euros.

Pour Carlos Tavares, sa rémunération est justifiée par les bonnes performances de son entreprise

Carlos Tavares, lors d'une visite à l'usine de Trémery, a réitéré que 90% de son salaire résultait directement des résultats de l'entreprise, insistant sur le fait que ces résultats « ne sont apparemment pas trop mauvais ». Cette déclaration vise à souligner l'alignement entre sa rémunération et la santé financière de Stellantis, qui continue d'afficher des performances impressionnantes sur le marché, principalement américain.

La polémique suscitée a également encouragé des réactions législatives, avec des propositions de loi visant à limiter les écarts de rémunération au sein des entreprises. Parallèlement, la redistribution des bénéfices a été mise en avant par Stellantis, qui a annoncé redistribuer près de 1,9 milliard d'euros à ses salariés, bien que cela n'apaise pas complètement les tensions. Les actionnaires, de leur côté, bénéficieront d'environ 7,7 milliards d'euros, soulignant ainsi les disparités économiques internes et renforçant le débat sur l'équité salariale au sein des grandes entreprises françaises et européennes.










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