Carnets de l'Economie

Les Prêts Garantis par l’État : un bilan contrasté à deux ans de l’échéance




Aurélie GIRAUD
31/12/2024

Créés en urgence lors de la crise sanitaire de 2020, les Prêts Garantis par l’État (PGE) représentent l’une des mesures phares de soutien à l’économie française. Ce mécanisme, destiné à maintenir à flot les entreprises pendant une période de bouleversements économiques, a permis de débloquer 145 milliards d’euros de financements. Toutefois, à la fin de l’année 2024, environ 38,4 milliards d’euros restent à rembourser. Alors que l’échéance de remboursement approche en 2026, un état des lieux s’impose.


Les PGE : une trésorerie immédiate mais à rembourser

Distribués principalement entre mars 2020 et juillet 2022, les PGE visaient à répondre aux besoins immédiats de trésorerie des entreprises. Plus de 800 000 sociétés, des très petites entreprises (TPE) aux grandes structures, ont bénéficié de ces prêts garantis à hauteur de 90 % par l’État. Le dispositif leur offrait un accès facilité au crédit, à des conditions souvent inaccessibles en temps normal. La durée maximale de ces prêts, fixée à six ans, prévoyait une période de remboursement s’étalant jusqu’à la mi-2026. En cas de difficulté, certaines entreprises ont toutefois obtenu un rééchelonnement de leurs dettes.

À ce jour, les grandes entreprises ont, pour la plupart, soldé leurs emprunts. Sur les 16 milliards d’euros qui leur avaient été alloués, seulement 1,4 milliard reste en suspens. Ce n’est pas le cas des PME et TPE, qui concentrent la majorité des encours. Sur les 129 milliards d’euros qui leur ont été octroyés, environ 37 milliards d’euros doivent encore être remboursés. Cette situation est révélatrice des fragilités structurelles de nombreuses petites entreprises, particulièrement affectées par les changements économiques post-Covid.

Un coût pour l’État qui se chiffre en milliards d’euros


Du côté des autorités, le bilan financier du dispositif est globalement maîtrisé. Le coût net pour l’État s’élève à 3,5 milliards d’euros, après déduction des primes de garantie perçues. Ce montant inclut les pertes liées aux défaillances d’entreprises, qui atteignent environ 9 % des bénéficiaires. Ce taux de sinistralité reste conforme aux projections initiales établies lors de la mise en place du dispositif.

Cependant, les entreprises qui peinent à rembourser leurs prêts sont souvent celles dont la santé financière était déjà fragile avant la pandémie. La crise n’a fait qu’aggraver leurs difficultés, compromettant leur capacité à investir dans leur croissance. Ces tensions sont particulièrement visibles dans des secteurs comme la restauration ou le commerce de détail, où les marges restent serrées et les perspectives incertaines.

L’État, conscient des risques, a prolongé les mesures de soutien en 2024, permettant aux entreprises les plus en difficulté de rééchelonner leurs remboursements. Cette flexibilité vise à limiter les faillites et à préserver l’emploi, mais elle ne résout pas les problèmes de fond. Pour de nombreuses structures, le remboursement des PGE reste un défi de taille, nécessitant une gestion rigoureuse et un environnement économique plus favorable.










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