Alors que Trump est sorti indemne de l’affaire russe et que l’économie américaine semble au mieux de sa forme, comment voyez-vous les élections américaines à venir ?
En réalité, l’affaire russe n’aura que très peu d’incidence sur les élections à venir. L’intérêt pour les démocrates de cultiver l’enquête qui a été déclenchée contre le président en exercice est que cela a permis de créer une suspicion forte à son endroit. Ainsi, beaucoup d’électeurs se sont totalement détournés du 45e président et rejettent d’emblée ce qui leur arrive en provenance de son camp, en considérant qu’il s’agit d’un homme malhonnête. Toutefois, il ne faut pas se leurrer : cela ne fonctionne qu’avec celles et ceux qui lui étaient déjà hostiles. Car la même enquête a entraîné le comportement exactement inverse chez les pro-Trump, qui ont été renforcés dans leurs convictions, en considérant qu’on voulait leur voler leur vote. Paradoxalement, cette affaire fait que l’on parle beaucoup moins de l’économie, qui est florissante et dont les résultats auraient suffi à faire élire n’importe quel autre président auparavant.
Je pense toutefois que cette recette ne s’applique pas à Donald Trump car il ne fait pas que déjouer tous les pronostics, il entraîne aussi des changements de comportements profonds.
Peut-on imaginer le scénario d’un second mandat en pure politique fiction ?
Non, ce n’est pas de la fiction du tout. Il y a même de très nombreuses raisons qui encouragent à penser qu’il sera réélu. Dans mon livre, je reprends toutes ces raisons sur 300 pages. On ne peut donc pas dire qu’il n’y en a pas. Mais je termine toutefois avec 30 pages qui expliquent le contraire et je crois bien que le mandat de Donald Trump, qui ne ressemble à aucun autre, ne va pas se terminer non plus comme les autres. C’est pourquoi je penche plutôt pour une non-réélection.
Vous dites, dans votre livre « Et s’il gagnait encore » que l’élection du président américain « a mis dans le formol la société américaine ». Qu’entendez-vous par là ?
La crispation qui a été observée depuis le 8 novembre 2016, date de l’élection de Donald Trump, est à la mesure du choc qui a été ressenti par une partie du pays qui n’avait absolument pas conçu la possibilité de cette victoire. Il y a alors eu tout d’abord un effet de sidération puissant, comme cela arrive communément lors de grands chocs, suivi par ce que j’appelle effectivement une mise dans le formol : chaque camp s’est crispé sur ses positions et n’en bouge plus. Celles et ceux qui sont à gauche y restent, et sont devenus hermétiques aux idées venues de l’autre camp, alors que de l’autre côté il se passe le même phénomène en miroir. On n’a plus les changements de partis qui étaient si courants aux États-Unis, alors qu’on avait coutume de dire que Parti républicain et Parti démocrate étaient en réalité très proches. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Chaque camp reste dans son coin et ne se parle souvent même plus, même au sein d’une même famille!
Que diriez-vous à un candidat démocrate aujourd’hui ?
Je lui conseillerais de parler aux gens sur ce qui les intéresse en premier lieu : eux-mêmes d’abord, et leur pays. Car à se concentrer sans cesse sur Donald Trump, à ne parler que de lui, à le diaboliser, les démocrates finissent surtout par le banaliser. Ils démontrent aussi surtout qu’ils ne savent plus construire pour le bien commun et distinguer où sont les priorités. C’est ce que les électeurs risquent de penser au moment de voter, si rien ne change.
En réalité, l’affaire russe n’aura que très peu d’incidence sur les élections à venir. L’intérêt pour les démocrates de cultiver l’enquête qui a été déclenchée contre le président en exercice est que cela a permis de créer une suspicion forte à son endroit. Ainsi, beaucoup d’électeurs se sont totalement détournés du 45e président et rejettent d’emblée ce qui leur arrive en provenance de son camp, en considérant qu’il s’agit d’un homme malhonnête. Toutefois, il ne faut pas se leurrer : cela ne fonctionne qu’avec celles et ceux qui lui étaient déjà hostiles. Car la même enquête a entraîné le comportement exactement inverse chez les pro-Trump, qui ont été renforcés dans leurs convictions, en considérant qu’on voulait leur voler leur vote. Paradoxalement, cette affaire fait que l’on parle beaucoup moins de l’économie, qui est florissante et dont les résultats auraient suffi à faire élire n’importe quel autre président auparavant.
Je pense toutefois que cette recette ne s’applique pas à Donald Trump car il ne fait pas que déjouer tous les pronostics, il entraîne aussi des changements de comportements profonds.
Peut-on imaginer le scénario d’un second mandat en pure politique fiction ?
Non, ce n’est pas de la fiction du tout. Il y a même de très nombreuses raisons qui encouragent à penser qu’il sera réélu. Dans mon livre, je reprends toutes ces raisons sur 300 pages. On ne peut donc pas dire qu’il n’y en a pas. Mais je termine toutefois avec 30 pages qui expliquent le contraire et je crois bien que le mandat de Donald Trump, qui ne ressemble à aucun autre, ne va pas se terminer non plus comme les autres. C’est pourquoi je penche plutôt pour une non-réélection.
Vous dites, dans votre livre « Et s’il gagnait encore » que l’élection du président américain « a mis dans le formol la société américaine ». Qu’entendez-vous par là ?
La crispation qui a été observée depuis le 8 novembre 2016, date de l’élection de Donald Trump, est à la mesure du choc qui a été ressenti par une partie du pays qui n’avait absolument pas conçu la possibilité de cette victoire. Il y a alors eu tout d’abord un effet de sidération puissant, comme cela arrive communément lors de grands chocs, suivi par ce que j’appelle effectivement une mise dans le formol : chaque camp s’est crispé sur ses positions et n’en bouge plus. Celles et ceux qui sont à gauche y restent, et sont devenus hermétiques aux idées venues de l’autre camp, alors que de l’autre côté il se passe le même phénomène en miroir. On n’a plus les changements de partis qui étaient si courants aux États-Unis, alors qu’on avait coutume de dire que Parti républicain et Parti démocrate étaient en réalité très proches. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Chaque camp reste dans son coin et ne se parle souvent même plus, même au sein d’une même famille!
Que diriez-vous à un candidat démocrate aujourd’hui ?
Je lui conseillerais de parler aux gens sur ce qui les intéresse en premier lieu : eux-mêmes d’abord, et leur pays. Car à se concentrer sans cesse sur Donald Trump, à ne parler que de lui, à le diaboliser, les démocrates finissent surtout par le banaliser. Ils démontrent aussi surtout qu’ils ne savent plus construire pour le bien commun et distinguer où sont les priorités. C’est ce que les électeurs risquent de penser au moment de voter, si rien ne change.