Parler de personnes « fragiles » ou « vulnérables », c’est sombrer dans la simplification
Les personnes « fragiles » et « vulnérables » sont de plus en plus présentes dans le discours politique. Cependant, on n’est pas « fragile » ou « vulnérable » tout court, mais en raison de certains facteurs qui, le plus souvent, se cumulent, rappellent Solen Berhuet, Patricia Croutte, Jeanne de Barthès et Sandra Hoibian dans une étude que vient de publier le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CRÉDOC). Selon leurs travaux, les différentes formes de fragilité (santé, emploi, pauvreté, logement, isolement et relégation territoriale) sont souvent corrélées entre elles (la pauvreté, en particulier, est corrélée à toutes les autres). La santé, au contraire, est corrélée le moins puisqu’elle n’est ni liée à l’emploi ni à l’isolement.
Contrairement à une approche qui tendrait à distinguer les personnes fragiles des personnes non fragiles, il faudrait selon les auteurs de l’étude plutôt parler de la vulnérabilité prépondérante sans en oublier les autres. Ainsi, 8% des Français présentent surtout un problème d’emploi (chômage, sous-emploi ou précarité), 12% surtout des difficultés de logement (qui se cumulent souvent avec une autre forme de fragilité), tandis que 11% souffrent avant tout de relégation territoriale (11%). Cette dernière doléance est très souvent associée à d’autres formes de fragilité, comme la pauvreté, les problèmes de logement et la santé, mais jamais à l’isolement relationnel.
Contrairement à une approche qui tendrait à distinguer les personnes fragiles des personnes non fragiles, il faudrait selon les auteurs de l’étude plutôt parler de la vulnérabilité prépondérante sans en oublier les autres. Ainsi, 8% des Français présentent surtout un problème d’emploi (chômage, sous-emploi ou précarité), 12% surtout des difficultés de logement (qui se cumulent souvent avec une autre forme de fragilité), tandis que 11% souffrent avant tout de relégation territoriale (11%). Cette dernière doléance est très souvent associée à d’autres formes de fragilité, comme la pauvreté, les problèmes de logement et la santé, mais jamais à l’isolement relationnel.
Regarder au-delà du chômage
Les auteurs de cette étude préconisent aussi une autre approche de la fragilité liée à l’emploi, la seule mesure du chômage ne reflétant pas toute la diversité des situations. Selon l’INSEE, 1,6 million de personnes sont en sous-emploi en France, ce qui correspond à 6% des personnes en emploi.
Ces personnes ne sont pas considérées comme étant au chômage au sens du BIT car elles n’en vérifient pas tous les critères, mais leur situation s’en rapproche. Parmi elles, 726.000 personnes ne recherchent pas activement d’emploi mais sont disponibles pour travailler, 351 000 recherchent activement un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, et 546 000 qui souhaitent travailler mais qui ne recherchent pas activement d’emploi et ne sont pas disponibles dans les 15 jours pour occuper un poste.
Ces personnes ne sont pas considérées comme étant au chômage au sens du BIT car elles n’en vérifient pas tous les critères, mais leur situation s’en rapproche. Parmi elles, 726.000 personnes ne recherchent pas activement d’emploi mais sont disponibles pour travailler, 351 000 recherchent activement un emploi mais ne sont pas disponibles dans les deux semaines pour travailler, et 546 000 qui souhaitent travailler mais qui ne recherchent pas activement d’emploi et ne sont pas disponibles dans les 15 jours pour occuper un poste.