L’État s’apprête donc à débourser 80 millions d’euros pour acquérir 100% du capital des chantiers de l’Atlantique. Il était urgent d’agir : les droits de préemption des pouvoirs publics, qui détiennent le tiers du capital de STX France couraient jusqu’au 29 juillet. Une décision lourde de sens pour la politique industrielle d’Emmanuel Macron et de son gouvernement. L’objectif est de défendre les intérêts stratégiques de la France, et on comprend qu’en l’absence d’un accord, l’État est capable de peser de tout son poids.
Cette nationalisation qui ne dit pas son nom était devenue l’aboutissement logique d’une situation complètement bouchée. Peu après son élection à la présidence, Emmanuel Macron s’était rendu sur les chantiers de Saint-Nazaire avec la ferme intention de revoir l’accord négocié entre le groupe Fincantieri et le précédent gouvernement. La structure capitalistique donnait à l’entreprise italienne 55% du capital de STX France. Le nouvel exécutif a proposé un schéma à 50-50, qui n’a pas satisfait la partie italienne.
Le gouvernement italien a ce mercredi donné une fin de non recevoir à l’offre française, poussant Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, à agir. De fait, cette nationalisation reste « temporaire », la proposition française étant toujours sur la table. Mais du côté italien, on continue d’exiger que Fincantieri possède la majorité des parts de STX France, même à 51%. Les chantiers, qui font travailler 2 700 personnes, a un carnet de commandes de 12 milliards d’euros,