Carnets de l'Economie

Investissements étrangers : la France reste le pays le plus attractif d’Europe, mais…




Anton Kunin
07/05/2024

En 2023, la France reste la destination phare des investissements étrangers en Europe, avec 1.194 projets industriels, annonce le cabinet EY dans son dernier baromètre annuel des pays les plus attractifs pour les investissements industriels étrangers. La politique d'innovation et de réindustrialisation mise en œuvre par la France attire malgré des défis internes et externes.


La France maintient son attractivité malgré des défis

En 2023, la France a confirmé son statut de leader européen en matière d'investissements industriels étrangers pour la cinquième année consécutive, malgré une baisse de 5% des projets par rapport à l'année précédente. Ce résultat s'inscrit dans un contexte de réduction globale (de 4%) en Europe des projets industriels financés par des entités étrangères. Toutefois, la France se distingue par un accroissement de 4% des emplois générés par ces investissements, représentant près de 40.000 nouveaux postes. La stratégie française de réindustrialisation semble porter ses fruits, particulièrement dans le secteur industriel, où 530 nouvelles installations ont été enregistrées.

Les entreprises sous contrôle étranger jouent un rôle crucial dans l'économie française, employant 2,2 millions de personnes et contribuant significativement au PIB, à la recherche et développement (R&D) privée et aux exportations industrielles. Les réformes en matière de simplification administrative et fiscalité ont renforcé cette dynamique, malgré les défis persistants liés à la compétitivité hors coût, à la stabilité politique et à l'efficacité administrative.

L'innovation et la réindustrialisation comme leviers de croissance

L'analyse des projets d'investissements directs étrangers révèle des défis de compétitivité et des signaux faibles dans certains secteurs clés comme la chimie et l'agroalimentaire, où le nombre de projets a diminué de respectivement 23% et 24% en 2023. Le secteur de la R&D, autrefois moteur de l'attractivité, montre également des signes d'essoufflement, avec une baisse de 15% des projets et des intentions d'investissement moins marquées, comparé au Royaume-Uni.

Cependant, la France excelle toujours dans plusieurs secteurs, dominant dans 11 des 15 domaines analysés, y compris l'automobile, l'électronique et la pharmaceutique. Le nombre d'emplois créés par projet reste inférieur à celui de ses concurrents européens, soulignant le besoin de renforcer la compétitivité salariale pour stimuler davantage l'emploi. Malgré ces obstacles, 76% des dirigeants d'entreprise s'attendent à ce que l'attractivité de la France continue de s'améliorer dans les années à venir, illustrant un optimisme prudent quant à sa capacité à maintenir sa suprématie face à une concurrence mondiale croissante.










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