Carnets de l'Economie

Ile-de-France Mobilités : la cessation de paiement évitée de justesse




Anton Kunin
09/09/2020

Fortement impactée par l’épidémie de Covid-19, l’autorité organisatrice des transports en Ile-de-France a pu éviter le pire grâce à un accord financier trouvé avec l’État.


Les finances d’Ile-de-France Mobilités sous le coup d’un effet ciseau

Pertes de recettes voyageurs pendant le confinement mais aussi au-delà (le télétravail étant devenu monnaie courante), obligation de distanciation physique dans les transports, pertes de versement mobilités (effectué en temps normal par les employeurs, mais fortement réduit à cause du chômage partiel)… sur l’ensemble de l’année 2020, Ile-de-France Mobilités estime subir un préjudice de 2,6 milliards d’euros. Concrètement, le manque à gagner serait de 1 milliard d’euros au titre du versement mobilité non versé et de 1,6 milliard d’euros au titre de recettes voyageurs perdues.

Cet effet ciseau avait mis la plus grande autorité organisatrice des transports en commun de France dans une situation financière très difficile, au point que Ile-de-France Mobilités se rapproche dangereusement d’une situation de cessation de paiement. Mais, fort heureusement, un accord a pu être trouvé avec l’État, assurant à Ile-de-France Mobilités un flux financier a priori suffisant pour tenir en ces temps difficiles.

Une aide en deux volets : une subvention et une avance remboursable

L’aide accordée à Ile-de-France Mobilités par l’État comportera deux volets : d’une part, une subvention pour couvrir le manque à gagner du versement mobilités, d’autre part une compensation des pertes de recettes voyageurs par une avance remboursable à taux zéro d’un montant compris entre 1,1 et 1,4 milliard d’euros. Son remboursement se fera sur 16 ans « de manière très progressive ». Grâce à ce flux financier Ile-de-France Mobilités sera enfin en mesure de payer ses prestataires la SNCF et la RATP (qui n’avaient pas été payés en juillet et août 2020).

À noter que, même lorsque ses finances étaient lourdement impactées, à aucun moment Ile-de-France Mobilités n’avait envisagé de diminuer ses dépenses d’investissement. Il n’a pas non plus été question de faire payer l’ardoise liée à la crise sanitaire aux voyageurs (qui auraient dû, dans ce cas-là, supporter un surcoût estimé entre 15 et 20 euros de hausse de leur abonnement Navigo tous les mois).










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