Les femmes représentent 45 % de la main-d'oeuvre agricole dans les pays en voie de développement, voire 60 % dans certaines régions d'Afrique et d'Asie. Mais, chose étonnante : elles possèdent moins de 20 % des terres agricoles, et 60 % d’entre elles souffrent de faim chronique. C’est ces constats que met en avant José Graziano da Silva, le Directeur général de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, pour appuyer sa thèse : l’éradication de la faim et de la pauvreté passe par une égalité des hommes et des femmes.
Redonner du pouvoir aux femmes
Dans les pays en voie de développement, quasiment deux tiers des femmes travaillent dans le secteur informel ou sont femmes au foyer. Dans ces sociétés, les filles sont beaucoup plus nombreuses que les garçons à ne pas aller à l’école. Cependant, lorsque les femmes ont un accès égal à l’enseignement et participent pleinement à l’activité économique et à la prise de décisions, elles deviennent un moteur clé contre la pauvreté. Les femmes qui ont les mêmes droits que les hommes sont mieux formées, sont en meilleure santé et ont un accès aux terres, aux emplois et aux ressources financières. À son tour, leur productivité financière contribue à la hausse des revenus de leurs familles, affirment nombre de chercheurs qui ont étudié le problème.
Nourrir les affamés
D’après les statistiques du Programme alimentaire mondial, les récoltes agricoles des femmes sont 20 à 30 % inférieures à celles des hommes. Cela s’explique par un moindre accès des femmes aux graines de qualité, aux engrais et au matériel. Si ces obstacles étaient neutralisés, les rendements agricoles augmenteraient de près d'un tiers. Cela permettrait de nourrir 150 millions de personnes qui souffrent aujourd’hui de faim à travers le monde.
Mais la malnutrition est aussi un enjeu d'éducation. Une étude a montré que l’éradication de la malnutrition est due à la disponibilité de la nourritude seulement dans un quart des cas, alors que 43 % de cette réduction sont dus à l’accès des femmes à l’enseignement.
Mais la malnutrition est aussi un enjeu d'éducation. Une étude a montré que l’éradication de la malnutrition est due à la disponibilité de la nourritude seulement dans un quart des cas, alors que 43 % de cette réduction sont dus à l’accès des femmes à l’enseignement.
Des bienfaits sociaux
Au-delà du recul de la faim, une meilleure inclusion des femmes a un impact positif sur leurs revenus, leurs épargnes et leurs investissements. Dans les pays en voie de développement, les femmes sont 20 % moins nombreuses que les hommes à avoir un compte bancaire. Cela peut constituer un frein supplémentaire à leur embauche et à la perception d’aides publiques qui leur seraient réservées. Les femmes passées par l’école et l’université sont mieux informées de leurs droits, des possibilités de contraception, et sont plus à même d’élever un enfant qui soit en meilleure santé et, à son tour, bien instruit.
« Nous savons que les enfants ont de meilleures perspectives pour leur avenir lorsque leurs mères sont en bonne santé, aisées et éduquées, et ce, surtout pendant les premiers 1000 jours de la vie d'un enfant », a précisé Neven Mimica, le Commissaire européen en charge de la Coopération internationale et du développement, lors du colloque de Rome.
« Nous savons que les enfants ont de meilleures perspectives pour leur avenir lorsque leurs mères sont en bonne santé, aisées et éduquées, et ce, surtout pendant les premiers 1000 jours de la vie d'un enfant », a précisé Neven Mimica, le Commissaire européen en charge de la Coopération internationale et du développement, lors du colloque de Rome.