Carnets de l'Economie

Croissance : l’INSEE ne donne pas de bonnes nouvelles pour 2025




Paolo Garoscio
19/03/2025

La croissance française en 2025 sera bien plus modeste qu’espéré. L’INSEE, dans sa note de conjoncture du 18 mars, anticipe un ralentissement net de l’économie, avec un PIB qui ne progresserait que de +0,4 % à mi-année, contre +1,1 % en 2024 sur l’ensemble de l’année.


L’activité freine, le chômage augmente

L’activité devrait stagner au premier trimestre (+0,1 %) et progresser timidement au second (+0,2 %), plombée par un contexte international incertain et une consolidation budgétaire qui limite la marge de manœuvre des entreprises.

Le marché du travail se tend avec une baisse de 50 000 postes salariés sur les six premiers mois de l’année, après une hémorragie de 90 000 suppressions fin 2024. Le taux de chômage, en hausse, atteindrait 7,6 % à mi-2025. L’industrie peine à retrouver son souffle, avec une activité en recul de 0,4 % au premier trimestre, tandis que la construction reste en berne, poursuivant sa contraction de -0,3 %. La consommation des ménages, qui reste dynamique avec une hausse attendue de +0,4 % début 2025, ne suffit pas à relancer la machine économique.

Des choix budgétaires qui pèsent sur la croissance

La politique budgétaire du gouvernement pèse lourdement sur les entreprises, avec un ajustement de 0,7 point de PIB en 2025 visant à ramener le déficit public à 5,4 % du PIB, après 6,0 % en 2024. Les hausses de prélèvements sur les sociétés, incluant une surcote d’impôt à hauteur de 8 milliards d’euros, la réduction du Crédit d’Impôt Recherche et l’augmentation de la fiscalité sur les rachats d’actions, grèvent leurs marges et limitent leurs capacités d’investissement. L’impact sur la situation financière des entreprises est estimé à -0,9 point de leur valeur ajoutée.

Les ménages sont relativement épargnés. L’inflation, tombée à +0,8 % en février, devrait se stabiliser autour de +1,1 % mi-2025, permettant au pouvoir d’achat de progresser de +0,9 %. Néanmoins, la prudence domine : le taux d’épargne reste élevé, atteignant 18,2 %, freinant une reprise franche de la consommation.

Les tensions commerciales et une croissance mondiale au ralenti font que les perspectives restent fragiles. L’INSEE souligne que la dynamique économique pourrait basculer en fonction des décisions politiques américaines et de l’évolution des prix de l’énergie. Avec un risque : la France pourrait bien s’enliser durablement dans une croissance molle.










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