Carnets de l'Economie

Coronavirus : quid des crédits immobiliers ?




Anton Kunin
18/03/2020

L'octroi de nouveaux crédits immobiliers est actuellement à l’arrêt. Les personnes ayant déjà un prêt en cours peuvent quant à elles prétendre à un report des échéances.


Suspendre le remboursement d’un prêt a un coût

Avoir un crédit à rembourser alors que les pouvoirs publics ont mis en place le confinement ne semble pas évident de prime abord. Mais, pas de panique : il y a de fortes chances qu’une solution existe. Tout d’abord, vérifiez la « clause de modularité » de votre contrat. Celle-ci vous permet de moduler les échéances en cas d’accidents de la vie, en cas de force majeure et cas de baisse des revenus. En l’occurrence, certains emprunteurs pourront invoquer un accident de la vie (surtout les micro-entrepreneurs, car ils ne sont pas salariés de leur entreprise et ne bénéficient donc pas du chômage partiel). Et tous pourront invoquer un cas de force majeure, un décret en ce sens avait été publié.

Mais dans la plupart des cas, le confinement ne devrait pas avoir d’incidence sur le remboursement des prêts. Après tout, les personnes qui ne peuvent pas télétravailler bénéficient du chômage partiel et disposent donc des revenus nécessaires au remboursement. En plus, comme le fait remarquer Sandrine Allonier, porte-parole du courtier en prêts immobiliers Vousfinancer, la suspension d’échéance a un coût, le report générant des intérêts supplémentaires. « Exemple : avec un prêt de 200 000 euros à 1,5 % sur 20 ans souscrit il y a 2 ans, suspendre la mensualité de 965 euros pendant 3 mois allonge la durée totale du prêt de 4 mois avec un surcout de 1000 euros », avertit-elle.

Faut-il craindre l’annulation de la vente ?

Pour les candidats à l’acquisition, la situation actuelle peut en théorie être encore plus dramatique : un bien qu’ils ont déjà choisi et pour l’acquisition duquel ils ont réalisé les démarches nécessaires pourrait bien leur échapper. Il faut savoir qu’au sein des banques, les délais de traitement des demandes s’allongent, les banques se concentrant maintenant sur le traitement des demandes de report. Plane alors le spectre du dépassement des conditions suspensives.

Mais, comme l’explique Sandrine Allonier, étant donné les circonstances exceptionnelles les vendeurs seraient sans doute enclins à fermer les yeux sur des financements qui seraient validés en retard. Cela, parce que le robinet des nouveaux crédits s’est temporairement fermé, trouver un nouvel acheteur prendrait donc encore plus de temps.










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