Carnets de l'Economie

Congé paternité : 1 père sur 3 ne le prend toujours pas




Anton Kunin
02/03/2022

Malgré le passage de sa durée de 14 à 28 jours au 1er juillet 2021, le taux de recours au congé paternité reste bas en France : seuls 60% des pères en prennent un, apprend-on d’une étude du Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq), un think-tank placé sous la tutelle du ministère du Travail.


CDI et ancienneté dans l’entreprise, deux facteurs clés pour le recours à un congé paternité

Le congé paternité séduit toujours peu les nouveaux pères : seuls 30% d’entre eux en prennent un. Et cela, malgré le doublement de sa durée en juillet 2021 (28 jours, contre 14 jours auparavant). Dans une nouvelle étude, le Centre d'études et de recherches sur les qualifications (Céreq), un think-tank placé sous la tutelle du ministère du Travail, s’interroge sur les raisons de ce non-recours. Il y a d’abord la nature du contrat de travail : alors que près de 90% des jeunes pères salariés en CDI recourent au moins partiellement au congé de paternité, seuls 65% des CDD et 33% des indépendants font de même. Le recours est également moins fréquent chez les pères en contrats courts et discontinus (contrat à durée déterminée, intérimaires, vacataires, emplois aidés etc.) : seuls 65% de ces titulaires de contrats courts et discontinus ont exercé leur droit au congé. Et il est encore moindre parmi les indépendants : ces derniers recourent au dispositif dans seulement 33% des cas.

L’ancienneté dans l’entreprise joue elle aussi un rôle : les pères ayant moins d’un an d’ancienneté dans l’entreprise sont 3 fois moins nombreux à prendre un congé paternité que ceux étant présents depuis 2 ans ou plus. Et le taux de recours est encore moindre chez les chômeurs : seul 1 sur 4 y a recours. En effet, même si cela peut sembler illogique, ce congé est également ouvert aux chômeurs, il permet de faire une pause dans la recherche d’emploi et de retarder la date d’extinction de l’allocation chômage.

Recours au congé paternité : le niveau de diplôme et de revenus jouent aussi un rôle

Des écarts s’observent également en fonction des revenus. Les jeunes pères faisant partie des 20% les plus modestes sont peu nombreux (67%) à prendre un congé paternité. La courbe grimpe ensuite à 98% pour les pères dont le revenu est compris entre 2.500 et 2.900 euros. Enfin, chez les plus hauts revenus, le taux de recours descend à nouveau (73%). De même, et sans surprise, le taux de recours au congé paternité est plus élevé dans les entreprises de plus de 200 salariés (88%) que dans les entreprises de moins de 50 salariés (79%).

Dernier facteur qui semble jouer un rôle : le niveau de diplôme. La prise d’un congé paternité semble être l’apanage des moins diplômés. En effet, lorsque des deux parents c’est la femme qui est la plus diplômée, le mari a deux fois plus de chances de prendre un congé paternité. Et lorsqu’il prend ce congé, il s’investit davantage dans les tâches à l’extérieur du domicile (faire les courses et aller chercher les enfants).









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