Carnets de l'Economie

Chine : baisse surprise des taux directeurs




Paolo Garoscio
23/07/2024

La décision récente de la Chine de réduire ses taux directeurs constitue une manœuvre stratégique visant à stimuler une économie en difficulté. Annoncée par la Banque populaire de Chine (BPC), la baisse suscite de nombreuses interrogations et spéculations sur l’état réel de l’économie chinoise, alors que les chiffres officiels restent controversés


L’économie chinoise ralentit

Depuis plusieurs mois, l'économie chinoise montre des signes de ralentissement. La croissance du PIB pour le deuxième trimestre 2024 a été inférieure aux attentes, ce qui a incité les autorités à intervenir. La BPC a donc abaissé le taux de prise en pension à sept jours à 1,7%, contre 1,8% précédemment, et le taux préférentiel de prêt à un an (LPR) de 3,45% à 3,35%. Le LPR à cinq ans, référence pour les prêts hypothécaires, a été abaissé de 3,95% à 3,85%.

Cette décision est motivée par plusieurs facteurs. Premièrement, la consommation intérieure reste faible, en raison d'une confiance des consommateurs en berne. Deuxièmement, le secteur immobilier, longtemps moteur de la croissance, traverse une crise majeure avec de nombreux promoteurs en difficulté financière. Enfin, les tensions commerciales internationales continuent de peser sur les exportations chinoises, exacerbant les pressions économiques internes.

Pourquoi baisser les taux directeurs ?

La réduction des taux directeurs vise à rendre le crédit plus accessible et moins coûteux, tant pour les entreprises que pour les ménages. En facilitant l'emprunt, la BPC espère stimuler l'investissement et la consommation, deux éléments cruciaux pour la reprise économique. C’est cette même logique qui avait poussé la BCE à faire chuter les taux avant la crise sanitaire.

Toutefois, cette politique monétaire accommodante comporte des risques. Une augmentation de l'endettement pourrait aggraver les vulnérabilités financières, en particulier dans le secteur immobilier chinois où les faillites se multiplient. De plus, une trop grande injection de liquidités pourrait entraîner des pressions inflationnistes, bien que la Chine soit actuellement plus préoccupée par le risque de déflation.










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