Carnets de l'Economie

Automobile : le malus augmentera jusqu'en 2027




Aurélien Delacroix
05/02/2025

Le projet de budget 2025 prévoit un durcissement significatif du malus automobile, cette taxe visant les véhicules les plus polluants. Ce texte introduit une nouvelle grille tarifaire jusqu'en 2027, avec un seuil de déclenchement abaissé à 113 g/km de CO2 pour 2025, contre 118 g/km en 2024.


Un malus déclenché plus tôt et des plafonds relevés

Le montant du malus débute ainsi à 50 euros et augmente progressivement en fonction des émissions. Le plafond, qui était de 60.000 euros en 2024, passe à 70.000 euros en 2025 pour les véhicules émettant plus de 192 g/km de CO2. Cette hausse se poursuivra avec un seuil abaissé à 108 g/km en 2026 et à 103 g/km en 2027, avec un plafond atteignant alors 90.000 euros pour les véhicules émettant plus de 190 g/km.

Ce renforcement vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à encourager l'achat de véhicules moins polluants, mais il inquiète les professionnels du secteur. Selon Mobilians, organisation représentant la filière automobile, cette fiscalité risque d'affecter un nombre croissant de véhicules : « Une proportion de 77 % des modèles seront soumis au malus en 2027, contre 66 % en 2025 et 72 % en 2026 ».

Au-delà du malus CO2, le malus au poids sera également durci à partir de 2026. Le seuil de déclenchement sera abaissé à 1,5 tonne (contre 1,6 tonne aujourd'hui) avec une taxation de 10 euros par kilo au-dessus de ce seuil, augmentant progressivement jusqu'à 30 euros par kilo pour les véhicules de plus de 2 tonnes.

Des conséquences pour les modèles les plus populaires

Les véhicules 100 % électriques, jusqu'ici exonérés de cette taxe, seront concernés à partir du 1er juillet 2026, bien qu'un abattement de 600 kg soit prévu pour compenser le poids des batteries. De leur côté, les hybrides rechargeables perdront dès 2025 leur exonération s'ils ne disposent pas d'une autonomie électrique d'au moins 50 km.

L'impact de ces mesures pourrait être significatif sur le marché automobile français. Par exemple, la Peugeot 208, l'un des modèles les plus vendus en France, verrait la part de ses versions soumises au malus passer de 13 % en 2024 à 44 % en 2025.

La filière automobile exprime ses craintes face à ces mesures, notamment en raison de l'instabilité réglementaire et fiscale. L'Assemblée nationale avait pourtant refusé un renforcement du malus lors d'un premier vote en octobre 2024, mais le gouvernement a finalement imposé ces nouvelles dispositions via l'article 49.3.

Avec ce durcissement fiscal, la transition vers une mobilité plus verte devient un passage obligé pour les automobilistes, sous peine de voir la facture s'alourdir fortement dans les années à venir.










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