Carnets de l'Economie

Atos : l'État intervient avec une offre de 700 millions d'euros pour sauver les secteurs stratégiques




Nicolas Egon
14/06/2024

L'État français a pris la décision de racheter les activités sensibles du groupe Atos pour un montant de 700 millions d'euros. Cette initiative a pour but de sécuriser des actifs cruciaux pour la souveraineté numérique de la France, dans un contexte où Atos traverse une période de graves difficultés financières.


Un investissement stratégique pour l'État

Le rachat par l'État français des activités sensibles d'Atos est une démarche stratégique visant à protéger des secteurs clés tels que la défense, la cybersécurité et les infrastructures critiques. Ces activités, générant environ 900 millions d'euros de chiffre d'affaires par an, sont essentielles pour la sécurité nationale. En prenant cette décision, le gouvernement cherche à éviter que ces actifs ne soient acquis par des entités étrangères, ce qui pourrait mettre en péril la souveraineté de la France​​.

Cette opération arrive à un moment critique pour Atos, qui a perdu plus de 80 % de sa valeur boursière en une année. L'entreprise, autrefois un fleuron technologique français, a subi de lourdes pertes après l'échec de deux tentatives de cession d'une partie de ses activités, aggravant sa situation financière déjà fragile​

L'État souhaite associer d'autres entreprises françaises

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, a souligné que l'État ne souhaite pas être le seul acteur dans cette opération. Le gouvernement espère attirer d'autres entreprises françaises, notamment dans les secteurs de la défense et de l'aéronautique, pour participer à cette initiative. Cette collaboration vise à renforcer la résilience industrielle nationale tout en sécurisant les actifs stratégiques d'Atos.

Pour sa part, Atos avait mis en place un plan d'affaires ambitieux pour 2024-2027, visant à relancer ses activités commerciales et réduire sa dette. L'entreprise espérait atteindre un chiffre d'affaires de 9,9 milliards d'euros en 2024 et 11,4 milliards en 2027. Cependant, les résultats décevants du premier trimestre ont conduit à une révision de ces prévisions et à la recherche de nouvelles solutions de refinancement​.