Un domaine foncier toujours régulé par l’État
Début avril 2019, le PDG d’ADP, Augustin de Romanet déclarait qu’avec la loi Pacte, la « sauce » à laquelle les actionnaires du Groupe seraient mangés « est très comestible » (1). Au-delà de la formule, les éléments disponibles sont effectivement rassurants. La privatisation du groupe maintient sous régulation le régime foncier de ses 6 686 hectares de terrain. Ce foncier d’ADP est en effet jugé comme un actif sensible par l’État. À cette fin l’État a privilégié la modification du statut juridique d’ADP, ce qui lui permet de garder la propriété du foncier (2). Le groupe le confirmait lors d’une « Journée investisseurs 2019 » : avant la cession, ADP était propriétaire du foncier et des infrastructures ; avec la loi Pacte, il le reste pendant soixante-dix ans avant un transfert de propriété à l’État ; avec la concession l’État en devient propriétaire ainsi que des infrastructures (3).
Ce risque de mainmise d’acteurs privés écartée, les conséquences d’une hypothétique cession foncière de l’État inquiétaient certaines municipalités, notamment pour les questions de sécurité, de qualité de l’air et de circulation (4). En particulier au regard du futur Terminal 4, un projet dont l’emprise foncière s’étend sur 167 hectares. Sur ces questions, le dossier public de consultation 2021-2025 émis par le quatrième Contrat de Régulation Economique (CRE 4) prévoit des dispositifs de surveillance de la qualité de l’air et des émissions de CO2. En ce qui concerne la circulation, la capacité des accès routiers et ferrés sera augmentée et désengorgera l’accès routier et les points de congestion (5) : 925 millions d’euros seront consacrés en premier lieu aux accès routiers (6). Quant à la sécurité, ADP construit notamment un poste de commandement unifié pour les voies de circulation des avions. Ces mesures s’inscrivent parmi les nombreux projets de développement du groupe à l'horizon 2025.
De nombreux projets pour la période 2021-2025
ADP dispose en effet d’une confortable marge de manœuvre, confortée par la note A+ perspective stable – hors soutien de l’État – attribuée par l’agence de notation S&P. Le maintien de la propriété foncière par l’État préserve les projets de la prédation d’acteurs financiers, futurs actionnaires potentiels. Groupe ADP dispose d’une réserve foncière de 300 hectares et compte construire encore 1,5 million de mètres carrés pour renforcer ses capacités par des investissements dans l’aéroportuaire (zones cargo, terminaux, pistes…) et l’immobilier (près de 1 300 hectares) : six milliards d’euros pour 2021-2025 contre trois pour le CRE 3 de 2016-2020. Troisième métier d’ADP, l’immobilier est en effet amené à occuper une part plus importante de ses terrains, avec des bureaux et des hôtels, des opportunités de développement fournies non par la privatisation, mais par le projet du Grand Paris et les Jeux olympiques & paralympiques de 2024 (6). Près de 70 % du potentiel constructible reste disponible pour après 2025 et diversifiera les activités d’ADP, avec une augmentation de la part des parcs d’activité et du parc tertiaire. Ce dernier croîtra de 60 % entre 2018 et 2025 « sous l’effet d’une demande portée par l’arrivée des métros sur les trois plateformes. » Si les loyers seront en outre plus élevés, ce sera aussi le cas des surfaces – privatisées – dédiées aux boutiques, bars et restaurants, de 20 000 à 80 000 m² en 2025.
Décidé avant l’effectivité de la privatisation, le CRE 4 2021-2025 de six milliards d’euros prévoit un programme d’investissement qui réhabilite et optimise l’emploi de la richesse foncière du terrain. Par exemple, au travers d’opérations ciblées et de l’affectation de nouvelles technologies pour faire évoluer les capacités des terminaux à Charles de Gaulle et à Orly. Plus largement, le Dossier public de consultation répartit son plan d’investissement en quatre priorités, qui résument l’avenir foncier du terrain sur les court, moyen et long termes. En premier lieu, ADP assurera la maintenance de ses infrastructures les plus anciennes afin de conserver son patrimoine. En parallèle, un autre enjeu du groupe sera d’accompagner le trafic, tant en exploitant au mieux les capacités des structures existantes qu’en s’étendant entre autres en construisant le Terminal 4.
Pour garantir l’accessibilité et la fluidité, le terrain fera l’objet de travaux quantitatifs et qualitatifs, qui se traduiront par une augmentation de la capacité des accès routiers et ferrés (cf. supra). Enfin, en dernier lieu, le périmètre fera l’objet de mesures de développement durable avec des bornes de recharge électrique pour véhicule ou l’emploi de la géothermie (8).
En résumé, la privatisation n’impactera pas la question foncière. Le choix de l’État d’en conserver les actifs représente une sécurité qui permet à Groupe ADP d’investir au travers de son CRE 4. tout en respectant strictement les directives de l'État. Le terrain restera dédié à sa mission et au portefeuille d’activités d’ADP.
Notes
Début avril 2019, le PDG d’ADP, Augustin de Romanet déclarait qu’avec la loi Pacte, la « sauce » à laquelle les actionnaires du Groupe seraient mangés « est très comestible » (1). Au-delà de la formule, les éléments disponibles sont effectivement rassurants. La privatisation du groupe maintient sous régulation le régime foncier de ses 6 686 hectares de terrain. Ce foncier d’ADP est en effet jugé comme un actif sensible par l’État. À cette fin l’État a privilégié la modification du statut juridique d’ADP, ce qui lui permet de garder la propriété du foncier (2). Le groupe le confirmait lors d’une « Journée investisseurs 2019 » : avant la cession, ADP était propriétaire du foncier et des infrastructures ; avec la loi Pacte, il le reste pendant soixante-dix ans avant un transfert de propriété à l’État ; avec la concession l’État en devient propriétaire ainsi que des infrastructures (3).
Ce risque de mainmise d’acteurs privés écartée, les conséquences d’une hypothétique cession foncière de l’État inquiétaient certaines municipalités, notamment pour les questions de sécurité, de qualité de l’air et de circulation (4). En particulier au regard du futur Terminal 4, un projet dont l’emprise foncière s’étend sur 167 hectares. Sur ces questions, le dossier public de consultation 2021-2025 émis par le quatrième Contrat de Régulation Economique (CRE 4) prévoit des dispositifs de surveillance de la qualité de l’air et des émissions de CO2. En ce qui concerne la circulation, la capacité des accès routiers et ferrés sera augmentée et désengorgera l’accès routier et les points de congestion (5) : 925 millions d’euros seront consacrés en premier lieu aux accès routiers (6). Quant à la sécurité, ADP construit notamment un poste de commandement unifié pour les voies de circulation des avions. Ces mesures s’inscrivent parmi les nombreux projets de développement du groupe à l'horizon 2025.
De nombreux projets pour la période 2021-2025
ADP dispose en effet d’une confortable marge de manœuvre, confortée par la note A+ perspective stable – hors soutien de l’État – attribuée par l’agence de notation S&P. Le maintien de la propriété foncière par l’État préserve les projets de la prédation d’acteurs financiers, futurs actionnaires potentiels. Groupe ADP dispose d’une réserve foncière de 300 hectares et compte construire encore 1,5 million de mètres carrés pour renforcer ses capacités par des investissements dans l’aéroportuaire (zones cargo, terminaux, pistes…) et l’immobilier (près de 1 300 hectares) : six milliards d’euros pour 2021-2025 contre trois pour le CRE 3 de 2016-2020. Troisième métier d’ADP, l’immobilier est en effet amené à occuper une part plus importante de ses terrains, avec des bureaux et des hôtels, des opportunités de développement fournies non par la privatisation, mais par le projet du Grand Paris et les Jeux olympiques & paralympiques de 2024 (6). Près de 70 % du potentiel constructible reste disponible pour après 2025 et diversifiera les activités d’ADP, avec une augmentation de la part des parcs d’activité et du parc tertiaire. Ce dernier croîtra de 60 % entre 2018 et 2025 « sous l’effet d’une demande portée par l’arrivée des métros sur les trois plateformes. » Si les loyers seront en outre plus élevés, ce sera aussi le cas des surfaces – privatisées – dédiées aux boutiques, bars et restaurants, de 20 000 à 80 000 m² en 2025.
Décidé avant l’effectivité de la privatisation, le CRE 4 2021-2025 de six milliards d’euros prévoit un programme d’investissement qui réhabilite et optimise l’emploi de la richesse foncière du terrain. Par exemple, au travers d’opérations ciblées et de l’affectation de nouvelles technologies pour faire évoluer les capacités des terminaux à Charles de Gaulle et à Orly. Plus largement, le Dossier public de consultation répartit son plan d’investissement en quatre priorités, qui résument l’avenir foncier du terrain sur les court, moyen et long termes. En premier lieu, ADP assurera la maintenance de ses infrastructures les plus anciennes afin de conserver son patrimoine. En parallèle, un autre enjeu du groupe sera d’accompagner le trafic, tant en exploitant au mieux les capacités des structures existantes qu’en s’étendant entre autres en construisant le Terminal 4.
Pour garantir l’accessibilité et la fluidité, le terrain fera l’objet de travaux quantitatifs et qualitatifs, qui se traduiront par une augmentation de la capacité des accès routiers et ferrés (cf. supra). Enfin, en dernier lieu, le périmètre fera l’objet de mesures de développement durable avec des bornes de recharge électrique pour véhicule ou l’emploi de la géothermie (8).
En résumé, la privatisation n’impactera pas la question foncière. Le choix de l’État d’en conserver les actifs représente une sécurité qui permet à Groupe ADP d’investir au travers de son CRE 4. tout en respectant strictement les directives de l'État. Le terrain restera dédié à sa mission et au portefeuille d’activités d’ADP.
Notes
- https://www.challenges.fr/france/adp-se-transforme-pour-seduire-les-investisseurs_652346
- http://www.economiematin.fr/news-aeroports-de-paris-adp-privatisation-loi-pacte-concession-70-ans,https://www.lesechos.fr/economie-france/budget-fiscalite/privatisation-daeroports-de-paris-comment-letat-va-indemniser-les-actionnaires-minoritaires-133657
- https://www.parisaeroport.fr/docs/default-source/groupe-fichiers/finance/relations-investisseurs/journ%C3%A9es-investisseurs/2019/fr-groupe_adp_investor-day_modele-economique-trajectoire-financiere.pdf?sfvrsn=3cedfbbd_2
- https://www.humanite.fr/privatisation-aeroports-de-paris-les-dangers-dune-cession-en-eaux-troubles-669210
- https://www.parisaeroport.fr/docs/default-source/groupe-fichiers/finance/relations-investisseurs/r%C3%A9gulation/2021-2025/dossier-public-de-consultation.pdf?sfvrsn=ed8efbbd_47
- https://investir.lesechos.fr/actionnaires/interview/entre-2021-et-2025-nous-doublerons-nos-investissements-1839527.php
- https://www.voyages-d-affaires.com/augustin-de-romanet-pdg-groupe-adp-20170705.html
- https://www.parisaeroport.fr/docs/default-source/groupe-fichiers/finance/relations-investisseurs/r%C3%A9gulation/2021-2025/dossier-public-de-consultation.pdf?sfvrsn=ed8efbbd_47