Vers des contreparties pour les aides sociales ?



Aurélien Delacroix
16/02/2019

Les aides sociales versées par les pouvoirs publics doivent-elles s’accompagner de contreparties ? C’est la question explosive posée par le Premier ministre à l’occasion du Grand débat national.


Les aides sociales représentent un « pognon de dingue », selon le mot fameux d’Emmanuel Macron en juin dernier. Les allocations et prestations diverses servies par les pouvoirs publics pèsent en effet 32% du produit intérieur brut, soit 714 milliards d’euros. Beaucoup d’argent donc, versé sans contrepartie. C’est le débat relancé par Edouard Philippe à l’occasion d’une réunion avec les élus locaux et des dirigeants de PME, organisée dans le cadre du Grand débat national. « Qu'est-ce qu'on demande à ceux qui bénéficient de la solidarité, est-ce qu'on demande quelque chose, et si oui, quoi ? », s’est interrogé le Premier ministre.

L’hôte de Matignon en convient : il s’agit là d’un débat « totalement explosif ». Sa conviction personnelle est la suivante : « compte tenu de l'importance de nos mécanismes de solidarité, compte tenu de nos finances publiques, compte tenu de la situation d'un pays qui est en croissance mais qui reste avec un niveau de chômage élevé, il faut qu'on s'interroge sur ces contreparties [au versement obligatoire] ». Il a rappelé l’initiative controversée du département du Haut-Rhin, qui verse le RSA aux allocataires en échange de 7 heures de bénévolat par semaine.

Le Premier ministre estime qu’il est « indispensable » d’avoir des mécanismes de solidarité, en particulier dans un pays où « la solidarité, ça compte ». Il ne s’agit pas de « revenir en arrière », mais de s’interroger : « est-ce que cette solidarité, elle peut s'accompagner de contreparties, d'activités, d'activités d'intérêt général ? ». Une question qui mérite d’être posée selon lui, alors que 73% des Français estiment qu’il faut instaurer une contrepartie aux allocations de solidarité sur le site du Grand débat…