Véhicules électriques : Nio, le constructeur chinois qui rêve d'Europe



Anton Kunin
25/08/2020

Si de nombreux constructeurs automobiles européens font évoluer leur gamme pour proposer davantage de modèles électriques, un trublion venu de l’extérieur pourrait bien leur faire une sérieuse concurrence. Et, comme souvent, il vient de Chine.


Les véhicules électriques connaissent un essor en Europe, et Nio ne compte pas rater le coche

Si les voitures électriques Nio font partie du paysage chinois depuis 2016, le constructeur reste toujours un inconnu hors de l’Empire du milieu. Mais bientôt cela pourrait bien changer : William Li, son président, a fait savoir que l’entreprise entendait bien investir de nouveaux marchés. Pour commencer, Nio ciblera les pays où les véhicules électriques connaissent une adoption croissante, à savoir l’Europe. La France fera certainement partie de ses marchés cibles. Puis, une fois que Nio aura un certain ancrage dans ces pays, une expansion sur d’autres marchés étrangers est prévue courant 2022.

Commercialement parlant, Nio a en effet raison de privilégier le marché européen. Au premier semestre 2020, les ventes de voitures électriques ont progressé de 34% en Europe, comparé au premier semestre 2019, avec 217.495 unités vendues, d’après les chiffres de JATO Dynamics. Pour tenir compte de l’impact de la crise sanitaire, précisions que sur ces 217.495 véhicules, 143.547 ont été vendus au premier trimestre 2020.

Après quelques soubresauts, Nio avance de pied ferme

L’histoire récente de Nio n’a pas été un long fleuve tranquille. En décembre 2019, Nio était venu à manquer cruellement de fonds de roulement, ce qui avait menacé la survie de l’entreprise. Mais, fort heureusement, en février 2020 Nio avait pu lever 100 millions de dollars, une somme conséquente mais tout de même inférieure à ce dont Nio avait besoin pour se développer. Puis en avril 2020, alors que les ventes de véhicules ont commencé à reprendre, Nio a réussi à lever 1 milliard de dollars auprès de plusieurs entreprises publiques chinoises. Et le marché n’a pas tardé à saluer cette nouvelle encourageante : le cours de l’action Nio s’est envolé de 588%, passant de 2,40 dollars début avril à 14,12 dollars aujourd’hui.

Épidémie de Covid-19 oblige, les ventes, elles aussi, ont connu des hauts et des bas. Conséquence directe de la crise sanitaire qui a fait rage en Chine début 2020, les ventes de véhicules se sont effondrées de 12,7% sur les sept premiers mois de l’année. Pour les véhicules électriques et hybrides, l’impact a été encore plus spectaculaire : -32,8%, nous apprend le ministère chinois de l’Industrie et des Technologies de l’information. Mais en juillet 2020, la tendance s’est inversée, avec une hausse des ventes de 19,3% mois sur mois.