Transport ferroviaire : l'UFC-Que Choisir agrafe l'opacité de la tarification dynamique



Axelle Ker
01/10/2024

Ce mardi 1er octobre, l'association de consommateurs UFC-Que Choisir a publié une nouvelle enquête sur les compagnies ferroviaires. Celle-ci met en lumière le manque de transparence entre les plateformes de vente en ligne dû à la tarification dynamique.


Une opacité volontaire entre les plateformes de vente en ligne

Les tarifs des billets de train changent constamment en fonction de la demande. Ceci est dû au système de tarification dynamique qui a été instauré par la SNCF en 1993.  Dans son enquête, l'association des consommateurs UFC-Que Choisir met en avant les écarts de prix entre les plateformes de réservation, qui peuvent atteindre jusqu'à 85 % en raison de ce système. Par exemple, un trajet Montpellier-Madrid coûte 76,99 euros sur Trainline, mais 142,50 euros sur Rome2Rio. Un même train, sur un trajet Paris-Stuttgart, est affiché à 89 euros sur SNCF Connect et 79,99 euros sur le site de Deutsche Bahn
 

Ces variations s'étendent aussi aux plateformes qui proposent des trajets avec plusieurs opérateurs. Comme le souligne en effet UFC-Que Choisir, la SNCF par exemple, n'affiche que ses propres trains sur SNCF Connect, privant ainsi les consommateurs d'alternatives potentiellement plus abordables, comme les trains opérés par Trenitalia. L'association n'y va pas par quatre chemin : pour elle, le manque de transparence est total - sous-entendu volontaire -  de la part des plateformes de vente en ligne. 

Une confusion volontaire sur les frais cachés et les classes

Les frais de service cachés viennent s'ajouter aux tarifs dynamiques. Comme l'explique l'association, ces frais sont souvent affichés au dernier moment, soit seulement à l'étape de paiement, changeant ainsi significativement le prix final du billet, ce qui peut décourager les voyageurs à se relancer dans une comparaison des prix fastidieuse. Ce procédé, qualifié de « dark pattern » par UFC-Que Choisir, vise à rendre un billet initialement attractif plus coûteux sans que le consommateur n’en soit informé dès le départ. Cette pratique fausse la concurrence et complique la comparaison des offres disponibles sur les différentes plateformes de réservation.


L'association pointe également du doigt le manque de clarté sur les types de billets proposés. Sur certaines plateformes, comme Kombo ou Tictactrip, il n’y a pas de distinction claire entre la première et la seconde classe. Quand les places en seconde classe sont épuisées, c’est le tarif de la première classe qui est affiché, et ce, sans que cela ne soit précisé par la plateforme. Pour des trajets comme Lyon-Saint-Étienne, certaines plateformes proposent 32 trajets quand d'autres en affichent 114 révèle UFC-Que Choisir. Des pratiques trompeuses qui pénalisent une fois de plus les consommateurs, qui ne disposent pas d'une information fiable pour choisir leur billet. En conséquence, l'association exhorte les pouvoirs publics de se saisir du dossier afin que les plateformes de réservation en ligne donne les informations sur les tarifs des différents opérateurs ferroviaires. D'autre part, en cas de retard ou d'annluation, UFC-Que Choisir réclame une uniformisation des garanties pour les passagers.