Total pourrait revoir ses investissements en France



Aurélien Delacroix
03/07/2016

Alors que le mouvement contre la loi El Khomri semble s'essouffler, les entreprises touchées par les grèves commencent à faire les comptes. C'est le cas de Total, qui a vu plusieurs de ses raffineries bloquées durant des semaines.


Patrick Pouyanné, le PDG de Total, était l'invité des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence. À cette occasion, il a regretté que la contestation contre la loi Travail ait été en partie dirigée contre le groupe. « C'était un mouvement social totalement externe à l'entreprise. Il n'y avait pas une demande interne », a-t-il déploré.

Ce mouvement aura des répercussions à l'avenir, notamment pour les investissements futurs de l'entreprise. « J'ai un investissement à l'heure actuelle, un problème concret, qui consiste à pouvoir faire des plastiques de performance : on les fait soit en France soit en Belgique », explique-t-il. Et visiblement, le choix de la France n'est plus si certain car « tout est remis sur la table » : « Les clients, eux, n'acceptent pas que je leur dise que j'ai une force majeure à cause d'une grève en France ».

Plus globalement, il explique : « Pourquoi le management veut-il donc investir dans un pays où les gens prennent pendant un mois les outils en otage ? ». Le patron de Total veut néanmoins poursuivre l'investissement en France, mais il cherche à obtenir des garanties : pas question que l'outil de travail soit ainsi confisqué par des manifestants pendant si longtemps.

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