Stéphane Hessel, l’infatigable humaniste



La Rédaction
28/02/2013

Stéphane Hessel, ancien résistant, ex-diplomate et essayiste, est mort à l’âge de 95. Dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 février 2013 s’est ainsi éteint l’un des portes-voix de l'humanisme contemporain. Retour sur la vie exceptionnelle de cet homme finalement peu connu des Français.


Crédit photo : Wikipedia
Né en Allemagne, Stéphan Hessel arrive en France à l’âge de 8 ans. Ses parents fuyant les persécutions du nazisme font ainsi naturaliser leurs enfants. Stéphane Hessel fait ensuite de brillantes études à l’École Normale Supérieure. En 1941, il part pour Londres et rejoint la cause des Forces françaises libres. Entré en résistance, il est par la suite déporté au camp de concentration de Buchenwald, puis à celui de Dora. Il finit par s’en échapper.
 
À la libération commence son parcours politique. Stéphane Hessel participe alors à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Il devient ainsi l’un des premiers diplomates à travailler de la cadre de la toute jeune Organisation des Nations Unies. En France, il se fait notamment connaître pour ses prises de position en faveur des sans-papiers, comme en 1996 aux côtés des clandestins de Saint Bernard.
 
Mais sa véritable reconnaissance par le grand public n’intervient finalement qu’assez tardivement dans sa vie. En 2010, il publie Indignez-vous, livre best-seller dans lequel il invite les Français, et notamment les plus jeunes à revendiquer un partage des richesses plus équitables. Publié en plein essor du mouvement des indignés et vendu à 4 millions d’exemplaires en France et à l’étranger, l’écho du livre est immense dans une Europe en crise, bien au-delà de la seule France.
 
Malgré ses succès, Stéphane Hessel ne s’est accordé aucun répit. Jusqu’à sa mort, l’ancien résistant a publié 7 autres livres dont Résistances en collaboration avec Aung San Suu Kyi. Fervent soutien à la cause palestinienne, Stéphane Hessel continua de militer aux côtés d’Elias Sanbar, ambassadeur de la Palestine à l’UNESCO.
 
Malgré son âge avancé, ce n’est qu’au bout de 18 mois de déplacement que le géant Hessel a ressenti la fatigue. Serein jusqu’au bout, il présentait avec philosophie la mort comme « un grand projet », une expérience de plus en somme pour cet homme accompli. Son éthique et sa sérénité semblent lui avoir donné raison, à lui qui s’est éteint paisiblement à l’âge de 95 ans, après avoir pris soin de marquer durablement de son empreinte le rayonnement intellectuel de la France.