Stagnation de l'emploi salarié privé en France au deuxième trimestre



Aurélien Delacroix
07/08/2024

L'emploi salarié privé en France a montré des signes de stabilisation au deuxième trimestre 2024, après une forte croissance en début d'année.


L'emploi salarié privé ralentit après un début d'année dynamique

Malgré une légère baisse de 7.900 emplois, la tendance annuelle reste positive avec une hausse de 0,4 % par rapport à l'année précédente. L'Insee a révélé ces chiffres provisoires dans son rapport publié mardi, soulignant les contrastes entre différents secteurs et la prudence des entreprises face à l'avenir.

Au premier trimestre 2024, l'emploi salarié privé avait affiché une croissance notable de 0,3 %, soit une augmentation de 61.100 emplois. Cependant, le deuxième trimestre a marqué un ralentissement avec une perte de 7.900 emplois, selon les données provisoires de l'Insee. 

Cette stabilisation contraste avec l'optimisme observé en début d'année et reflète une prudence accrue des entreprises en matière de recrutement. L'Insee attribue ce changement à une baisse de l'emploi intérimaire (-2,7 %), avec 20.500 postes intérimaires supprimés, marquant une inversion par rapport à la quasi-stabilité du trimestre précédent.

Malgré cette stagnation trimestrielle, le bilan annuel reste positif. L'emploi salarié privé a augmenté de 0,4 % sur un an, ajoutant 78.000 emplois supplémentaires. Par rapport à la période précédant la crise sanitaire, l'emploi privé a progressé de 6,1 %, soit un gain de 1,2 million de postes. Ces chiffres montrent que le marché du travail conserve une certaine résilience malgré les fluctuations trimestrielles.

Industrie en hausse, construction en déclin

L'analyse sectorielle révèle des tendances divergentes. L'emploi salarié privé dans l'industrie a continué de croître, avec une augmentation de 0,2 % (6.400 emplois) au deuxième trimestre, après une hausse similaire au premier trimestre. En revanche, le secteur de la construction a poursuivi sa tendance à la baisse pour le sixième trimestre consécutif, perdant 6.300 emplois (-0,4 %). Cette différence entre les secteurs souligne les défis spécifiques auxquels ils sont confrontés.

Le tertiaire marchand, habituellement moteur de l'emploi, a montré des signes de ralentissement avec une augmentation marginale de 0,1 % (6.300 emplois), après un rebond plus important au trimestre précédent. De son côté, l'emploi intérimaire a connu un recul significatif, marquant une réduction de 20.500 emplois. À l'inverse, le tertiaire non marchand a enregistré une légère hausse de 0,3 % (8.300 emplois), tandis que l'industrie a maintenu sa progression.

Alors que certains secteurs comme l'industrie continuent de croître, d'autres, notamment la construction et l'intérim, connaissent des difficultés persistantes. L'exécutif surveille attentivement ces évolutions dans un contexte politique incertain, avec des réformes suspendues en attendant des majorités législatives plus claires.