Sans emploi, éducation ou formation : 1 jeune sur 5 est désormais un « NEET »



Anton Kunin
13/08/2024

Malgré une baisse du taux de chômage des jeunes au niveau mondial, la situation reste préoccupante en raison du nombre élevé de jeunes sans emploi, éducation ou formation (NEET). Cette situation est marquée par des inégalités régionales et de genre, ainsi que par une anxiété croissante chez les jeunes concernant leur avenir professionnel, fait savoir l’Organisation internationale du travail (OIT) dans un nouveau rapport.


L’accès à l’emploi est particulièrement difficile dans les économies émergentes et en développement

L'amélioration de la situation sur le marché du travail pour les jeunes depuis quatre ans ne parvient pas à masquer les préoccupations croissantes liées au nombre élevé de jeunes en situation de « NEET ». En effet, en 2023, 20,4% des jeunes âgés de 15 à 24 ans n'étaient ni en emploi, ni en éducation, ni en formation, soit un sur cinq. Ce chiffre est particulièrement inquiétant dans les économies émergentes et en développement, où les opportunités d'accès à des emplois décents sont limitées. La situation est d'autant plus préoccupante pour les jeunes femmes, qui représentent les deux tiers des NEET. Cette disparité reflète une inégalité persistante sur le marché du travail, où les jeunes hommes ont davantage bénéficié de la reprise économique post-pandémique que les jeunes femmes.

Cette situation n'est pas uniforme dans le monde. Tandis que certaines régions, comme l'Amérique du Nord et l'Europe occidentale, ont vu leur taux de chômage des jeunes revenir à des niveaux d’avant-crise, d'autres, comme les États arabes et l'Asie de l'Est, affichent des taux de chômage des jeunes plus élevés qu'avant la pandémie. Ces disparités régionales soulignent la nécessité de politiques ciblées pour soutenir les jeunes dans les régions les plus touchées, où la création d'emplois et l'accès à l'éducation sont essentiels pour réduire le nombre de NEET et offrir aux jeunes un avenir plus prometteur.

Le travail temporaire est en augmentation dans les pays développés

Par ailleurs, les jeunes qui réussissent à entrer sur le marché du travail se heurtent souvent à des emplois précaires, notamment dans les économies à faible revenu, où la majorité des jeunes travailleurs sont contraints d'accepter des emplois informels ou temporaires. En Afrique subsaharienne, par exemple, 72,6 millions de jeunes devraient entrer sur le marché du travail d'ici 2050, mais la plupart d'entre eux risquent de se retrouver dans des emplois précaires, souvent dans le secteur agricole, où les salaires sont faibles et les conditions de travail peu stables. Cette situation contraste avec les économies à revenu élevé, où les jeunes ont davantage de chances de trouver des emplois stables, bien que le travail temporaire soit en augmentation.

La situation des jeunes face à l'emploi ne se limite pas à des défis économiques. Elle touche également leur bien-être psychologique. Les jeunes d'aujourd'hui sont de plus en plus anxieux quant à leur avenir professionnel, notamment en raison de la précarité de l'emploi, des perspectives économiques incertaines et du manque de mobilité sociale. Cette anxiété est exacerbée par les conflits croissants dans le monde, qui menacent les moyens de subsistance de millions de jeunes et les poussent parfois à migrer ou à se radicaliser.