2014-2024 : un cycle de croissance sous forte contrainte financière
Le rachat de SFR par Altice a marqué un tournant dans l’histoire des télécoms françaises. L'opération, finalisée en plusieurs étapes entre 2014 et 2016, s’est appuyée sur un financement structuré par la dette, selon une logique de LBO (leveraged buyout). À la clé : un endettement rapide et croissant, reposant sur des anticipations de génération de cash-flow rapide, via des synergies industrielles, des plans de réduction de coûts et une réorganisation des actifs.
Mais cette équation s’est heurtée à plusieurs limites. D’une part, la guerre des prix lancée avec l’arrivée de Free Mobile a fragilisé les marges. D’autre part, les obligations d’investissement (fibre, 4G, puis 5G) ont réduit la capacité de désendettement. SFR a vu sa dette croître pour atteindre 24 milliards d’euros fin 2023, au sein d’un groupe Altice dont l’endettement consolidé dépasse 60 milliards d’euros en Europe et aux États-Unis.
Mais cette équation s’est heurtée à plusieurs limites. D’une part, la guerre des prix lancée avec l’arrivée de Free Mobile a fragilisé les marges. D’autre part, les obligations d’investissement (fibre, 4G, puis 5G) ont réduit la capacité de désendettement. SFR a vu sa dette croître pour atteindre 24 milliards d’euros fin 2023, au sein d’un groupe Altice dont l’endettement consolidé dépasse 60 milliards d’euros en Europe et aux États-Unis.
Restructuration financière : le recentrage est amorcé
Face à ces tensions croissantes, Patrick Drahi a lancé au cours de l’année 2024 une série de désengagements ciblés. Après la cession des activités médias (Altice Media), puis des datacenters et de sa participation dans La Poste Mobile, une étape plus structurelle est franchie début 2025.
Le 26 février 2025, Altice France annonce un accord de restructuration de sa dette. Dans le détail, les créanciers (parmi lesquels BlackRock, Pimco et Fidelity) acceptent une conversion de 8,6 milliards d’euros de dette en actions. En contrepartie, 45 % du capital de SFR leur est cédé. Patrick Drahi conserve 55 %, par l’intermédiaire d’Altice Group Lux.
Le 26 février 2025, Altice France annonce un accord de restructuration de sa dette. Dans le détail, les créanciers (parmi lesquels BlackRock, Pimco et Fidelity) acceptent une conversion de 8,6 milliards d’euros de dette en actions. En contrepartie, 45 % du capital de SFR leur est cédé. Patrick Drahi conserve 55 %, par l’intermédiaire d’Altice Group Lux.
Vers une cession partielle ou totale de SFR ?
Dans la continuité de cette opération, plusieurs sources concordantes rapportent qu’Altice envisagerait désormais la vente de SFR, dans son ensemble ou par segments. L’objectif serait de boucler ce processus avant 2026, selon des informations relayées par Frandroid. L’option de vente n’a pas été officiellement confirmée, mais les indices convergent : des discussions informelles sont engagées avec plusieurs groupes français et étrangers.
Trois acteurs nationaux sont positionnés : Orange, Bouygues Telecom et Free (Iliad). Aucun ne serait en capacité de racheter seul l’intégralité de SFR à court terme. En revanche, une cession par blocs d’actifs (réseau, clientèle, infrastructures) permettrait d’éviter un rachat frontal, tout en contournant d’éventuelles oppositions des autorités concurrentielles.
La valorisation souhaitée par Altice se situerait entre 20 et 25 milliards d’euros. Toutefois, certains analystes estiment que cette fourchette est optimiste, compte tenu des résultats opérationnels récents de SFR, de la baisse de son ARPU (revenu moyen par utilisateur) et des coûts d’intégration liés à un éventuel rachat.
Trois acteurs nationaux sont positionnés : Orange, Bouygues Telecom et Free (Iliad). Aucun ne serait en capacité de racheter seul l’intégralité de SFR à court terme. En revanche, une cession par blocs d’actifs (réseau, clientèle, infrastructures) permettrait d’éviter un rachat frontal, tout en contournant d’éventuelles oppositions des autorités concurrentielles.
La valorisation souhaitée par Altice se situerait entre 20 et 25 milliards d’euros. Toutefois, certains analystes estiment que cette fourchette est optimiste, compte tenu des résultats opérationnels récents de SFR, de la baisse de son ARPU (revenu moyen par utilisateur) et des coûts d’intégration liés à un éventuel rachat.
Contraintes réglementaires et environnement concurrentiel
Toute opération sur SFR serait conditionnée à l’aval de l’Autorité de la concurrence et de la Commission européenne. Le marché français est structuré autour de quatre opérateurs depuis l’arrivée de Free en 2012, et toute réduction de ce nombre poserait des questions de pluralité d’offre et de préservation de la concurrence.
Un précédent existe : en 2016, le projet de rapprochement entre Orange et Bouygues avait échoué, précisément sur ces critères. Plus récemment, la fusion Vodafone/Three au Royaume-Uni, validée par la CMA, a cependant relancé le débat sur la consolidation du secteur.
À cela s’ajoute la dimension politique du dossier. Le gouvernement français a déjà exprimé par le passé sa vigilance sur les mouvements de concentration ou les prises de participation d’acteurs extra-européens dans les télécoms. Des groupes comme STC (Arabie Saoudite) ou Etisalat (Émirats) sont néanmoins régulièrement cités comme intéressés par les infrastructures européennes.
Un précédent existe : en 2016, le projet de rapprochement entre Orange et Bouygues avait échoué, précisément sur ces critères. Plus récemment, la fusion Vodafone/Three au Royaume-Uni, validée par la CMA, a cependant relancé le débat sur la consolidation du secteur.
À cela s’ajoute la dimension politique du dossier. Le gouvernement français a déjà exprimé par le passé sa vigilance sur les mouvements de concentration ou les prises de participation d’acteurs extra-européens dans les télécoms. Des groupes comme STC (Arabie Saoudite) ou Etisalat (Émirats) sont néanmoins régulièrement cités comme intéressés par les infrastructures européennes.