Réforme des retraites : les départs anticipés plomberont les gains liés au recul de l’âge légal de départ
Quel regard porter, d’un point de vue comptable, sur la réforme des retraites, dont le texte est fraîchement sorti du bureau présidentiel, signé par le président de la République et promulgué ? Le think-tank Rexecode, en partenariat avec François Ecalle et Fipaddict, s’est attaché à analyser cette réforme en se tenant aux seuls équilibres financiers. Il en ressort que cette réforme ne permettra pas de résorber le déficit du système des retraites ni à l’horizon 2030, ni au-delà.
Pourquoi un tel verdict ? La réforme génère certes une baisse des dépenses des régimes de retraites : le début du versement est décalé du fait de la hausse de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, parallèlement la durée de cotisation est allongée (à terme, elle sera de 43 ans). Mais ces gains sont atténués par les mesures au titre des départs anticipés (en priorité carrières longues, invalidité et inaptitude), de solidarité en faveur des retraités modestes et d’accompagnement des seniors vers l’emploi.
Pourquoi un tel verdict ? La réforme génère certes une baisse des dépenses des régimes de retraites : le début du versement est décalé du fait de la hausse de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans, parallèlement la durée de cotisation est allongée (à terme, elle sera de 43 ans). Mais ces gains sont atténués par les mesures au titre des départs anticipés (en priorité carrières longues, invalidité et inaptitude), de solidarité en faveur des retraités modestes et d’accompagnement des seniors vers l’emploi.
Les complémentaires privées s’en sortiraient mieux que le régime général
Un déficit du système de retraites devrait donc demeurer, il devrait être compris entre 0,2 et 0,6 point de PIB en 2030, estime Rexecode. Il persisterait même après 2030 sous des hypothèses de croissance de la productivité de 1% et de taux chômage de 7%. L’essentiel du déficit se concentrerait néanmoins sur le régime général, alors que les complémentaires privées seraient proches de l’équilibre.
Pour les finances publiques, cette réforme sera synonyme de rentrées supplémentaires. Comme les Français travailleront plus longtemps, il y aura davantage d’emplois (+300.000 d’ici 2030, estime Rexecode), sur chacun de ces emplois les employeurs verseront des cotisations sociales et patronales. En plus, qui dit davantage d’emplois dit un PIB plus élevé (+1,1 point d’ici 2030, selon les estimations de Rexecode). Mais l’effet positif de ces rentrées d’argent sera vite effacé par la hausse d’autres dépenses sociales.
Pour les finances publiques, cette réforme sera synonyme de rentrées supplémentaires. Comme les Français travailleront plus longtemps, il y aura davantage d’emplois (+300.000 d’ici 2030, estime Rexecode), sur chacun de ces emplois les employeurs verseront des cotisations sociales et patronales. En plus, qui dit davantage d’emplois dit un PIB plus élevé (+1,1 point d’ici 2030, selon les estimations de Rexecode). Mais l’effet positif de ces rentrées d’argent sera vite effacé par la hausse d’autres dépenses sociales.