Réforme de l'assurance-chômage : une bouffée d'oxygène pour les finances publiques ?



Anton Kunin
11/06/2024

La réforme de l’assurance-chômage envisagée par le gouvernement pourrait générer des économies importantes pour les finances publiques, annonce l’Unédic. Prévue pour être mise en œuvre à partir de décembre, cette réforme est cependant vivement contestée par les syndicats.


Réforme de l'assurance-chômage : au moins 3,2 milliards d’économies attendues d’ici 2027

Le 11 juin 2024, l’Unédic a dévoilé son estimation des économies que la nouvelle réforme de l’assurance-chômage devrait permettre. On parle de 4 à 5,4 milliards d’euros par an d’ici quatre à cinq ans. Le gouvernement, qui avait annoncé en mai un objectif de 3,6 milliards d'économies annuelles, pourrait ainsi voir son ambition dépassée. Selon les prévisions de l’Unédic, les économies atteindraient entre 3,2 et 4,4 milliards dès 2027.

Les nouvelles règles de cette réforme se traduiront par un durcissement des conditions d’accès aux indemnités chômage. Par exemple, pour les moins de 57 ans, la durée maximale d’indemnisation serait réduite de 18 à 15 mois. De plus, les conditions pour ouvrir des droits deviendront plus strictes : il faudra avoir travaillé 8 mois sur les 20 derniers mois, contre 6 mois sur 24 mois actuellement. Christophe Valentie, directeur général de l’Unédic, a expliqué que cette réforme entraînera soit un retard dans l’acquisition des droits, soit l’exclusion de ces droits, qualifiant ainsi ces changements de « massifs ».

Un calendrier d’application flou

Le décret d’application de cette réforme est prévu pour entrer en vigueur le 1er juillet 2024, mais les nouvelles règles d’indemnisation ne s’appliqueraient qu’à partir du 1er décembre 2024 pour des raisons techniques. Ce calendrier a cependant été assombri par l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron. Le président de la République pourrait clarifier ce calendrier lors de sa conférence de presse le 12 juin 2024. Jean-Eudes Tesson, président de l’Unédic, a rappelé que l’une des missions de l’organisme est de fournir des informations aux partenaires sociaux pour les aider dans leurs négociations avec l’État. Malgré l'opposition syndicale farouche, le gouvernement semble déterminé à faire passer cette réforme, potentiellement avant les élections législatives des 30 juin et 7 juillet 2024.

Cette réforme, bien que potentiellement bénéfique pour les finances publiques, reste un sujet de débat intense, avec des oppositions politiques et syndicales fortes. Les impacts réels de cette réforme sur les chômeurs et sur les finances publiques devront être évalués avec attention à mesure que sa mise en œuvre progressera.