Prêts immobiliers : l’octroi de nouveaux crédits a chuté de 36%



Anton Kunin
06/08/2024

Au premier semestre 2024, le crédit immobilier a connu une baisse historique en France : le volume des nouveaux crédits octroyés (hors renégociations donc) a chuté de 36%, annonce la Banque de France dans sa dernière publication statistique.


Prêts immobiliers : seuls 47,3 milliards d'euros ont été distribués au premier semestre 2024

Les six premiers mois de 2024 ont enregistré un recul significatif des crédits immobiliers. D’après la Banque de France, le total des nouveaux crédits à l'habitat, hors renégociations, n'a atteint que 47,3 milliards d'euros entre janvier et juin 2024, soit une diminution de 36% par rapport à la même période en 2023. Ce chiffre représente le montant le plus faible observé depuis une décennie, malgré une baisse des taux d'intérêt de 4,17% en janvier à 3,70% en juin 2024.

Les causes de cette chute sont multiples. D'une part, les prix élevés continuent de dissuader de nombreux ménages de s'engager dans un projet immobilier. D'autre part, l'incertitude politique de juin 2024 a renforcé un climat d'attentisme parmi les potentiels acquéreurs.

Les banques françaises octroient davantage de prêts immobiliers par rapport à la moyenne européenne

Cependant, contre toute attente, le marché a connu un rebond au deuxième trimestre 2024. Après un recul continu sur 18 mois, la production de crédits immobiliers a montré des signes de reprise. Cette évolution favorable semble être encouragée par une baisse continue des taux d'intérêt ainsi qu'une légère baisse des prix immobiliers. Les données de la Banque de France indiquent une stabilisation de la demande de prêts, avec des remboursements de prêts existants qui surpassent toujours les nouveaux crédits, bien que de manière moins prononcée.

En comparaison avec d'autres pays de la zone euro, la France se distingue par sa production de crédits immobiliers qui reste supérieure à la moyenne. En effet, rapportée au PIB, la production cumulée de crédits sur 12 mois atteint 4% en France contre 3,75% pour la zone euro. En outre, les taux d'intérêt en France, légèrement inférieurs à ceux de ses voisins européens, ainsi que la prédominance des crédits à taux fixe, contribuent à une situation relativement plus favorable pour les emprunteurs français.