Pour le patron des patrons, le plus grand superprofiteur, c'est l'État



Aurélien Delacroix
30/08/2022

Passe d'armes entre le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, et Élisabeth Borne sur la question de la taxation des superprofits des entreprises.


Taxation ou pas ?

Faut-il taxer les superprofits des entreprises ? Plusieurs d'entre elles, à commencer par TotalEnergies, profitent de l'explosion des cours de l'énergie pour engranger des profits substantiels. Plusieurs pays en Europe ont décidé de taxer ces bénéfices exceptionnels, mais pas la France. Dans une interview au Parisien, Élisabeth Borne n'a pas fermé la porte à cette éventualité, mais la Première ministre préfère que les entreprises baissent les prix pour le consommateur et donnent du pouvoir d'achat à leurs salariés. Le débat autour d'une taxe fait rage à gauche.

Pour Geoffroy Roux de Bézieux, pas question de mettre en place une telle taxation des superprofits. Au micro de France Inter, le président du Medef s'est félicité de la stabilité de la fiscalité française depuis sept ans, « un signal clair d'attractivité ». 

L'État, premier profiteur des profits des entreprises

Il plaide pour ne pas augmenter les impôts, « on a une situation économique qui est moins mauvaise qu'ailleurs ». Il a aussi attaqué de front l'État : « Qui est le plus grand superprofiteur, si j'ose dire, qui fait les plus grands superprofits ? C'est l'État ».

Le patron des patrons observe qu'au premier semestre, « les recettes fiscales ont augmenté de 27 milliards d'euros (…) grâce aux superprofits des entreprises ». Réponse du tac au tac de la Première ministre, invitée de l'université d'été du Medef : « Non monsieur le président, il n'y a pas de surprofits du côté de l'État », a-t-elle asséné durant son discours. Elle a également rappelé les aides publiques pour le pouvoir d'achat des Français, qui profitent aussi aux entreprises et à leur activité.

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