Pénurie de tournesol : la DGCCRF rend publiques les nouvelles exigences en termes d’information du consommateur



Anton Kunin
26/04/2022

Pénurie d’huile de tournesol oblige, les fabricants de produits alimentaires commencent à le remplacer par de l’huile de palme, de soja ou de colza. Après plusieurs semaines de concertations, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) vient enfin de rendre publiques les lignes directrices auxquelles les fabricants doivent désormais adhérer afin d’informer les consommateurs sur ces changements.


Un sticker clairement visible en cas de risque pour la santé

Avant la guerre russo-ukrainienne, ces deux pays assuraient 73% des livraisons mondiales d’huile de tournesol. L’Europe en bénéficiait largement bien entendu. Mais, ces exportations ayant cessé (pour l’Ukraine) ou devenues problématiques (pour la Russie), les industriels de l’agroalimentaire sont obligés de chercher d’autres solutions. En suivant l’exemple d’autres pays européens, les autorités françaises se sont, elles aussi, résolues à autoriser le remplacement de l’huile de tournesol par de l’huile de palme, de soja ou de colza, sans que les industriels aient à changer complètement les emballages de leurs produits (ce qui aurait occasionné un coût non négligeable, dans une situation financière déjà compliquée pour beaucoup d’entre eux).

Après plusieurs semaines de concertation entre le gouvernement, les industries agroalimentaires, la grande distribution et les associations de consommateurs, la DGCCRF vient donc d’annoncer les modalités des dérogations arrêtées. Tout d’abord, une mention clairement lisible – via un sticker par exemple - devra être apposée directement sur les produits alimentaires lorsque le moindre risque pour la santé est identifié, notamment si les aliments contiennent nouvellement un allergène auparavant non mentionné dans la liste d’ingrédients. Cela peut être le cas lorsque la lécithine de tournesol est remplacée par de la lécithine de soja, par exemple.

Pour la majorité des produits concernés, il n’y aura pas d’information

Une telle mention clairement visible devra également être apposée lors que des allégations marketing telles que « sans huile de palme », « bio » ou « nourri sans OGM » ne sont plus vraies. Par exemple lorsque l’huile de palme remplacera l’huile de tournesol. Mais pour le reste des situations, la DGCCRF formule des exigences très limitées. Il s’agira uniquement d’apposer au tampon encreur les lettres « DEROG » à côté de la date de péremption, pour signifier que, temporairement, la liste d’ingrédients imprimée sur l’emballage n’est pas celle réellement utilisée dans le produit. La DGCCRF n’a pas non plus fait savoir dans quel cas un tel tampon sera exigé.

Pour d’autres aliments encore, il n’y aura aucune exigence d’information sur l’emballage. Un simple affichage est prévu en rayon, en caisse et à l’entrée du magasin pour signaler qu’il y a des dérogations sur certains produits.