Palmarès des brevets : les gagnants, les perdants



La Rédaction
24/05/2012

La crise à susciter bien des aléas dans les portes-feuille brevets des entreprises, et l'heure est venue de passer à la vitesse supérieure. Ainsi, l'on peut constater d’après le dernier rapport de l'Inpi, que les plus grands déposants de brevet en France ont peaufiné leur stratégie de brevets.


PSA, toujours leader

Durant la crise les dépôts de brevet ont diminué de 5 à 10 %, mais aujourd'hui les grands déposants de brevet ont repris le chemin de l'innovation et donc du brevetage. PSA qui depuis quatre ans est le premier déposant de brevet arrive sans surprise en tête du classement avec 1237 brevets. Le groupe est d'ailleurs le seul à avoir poursuivi sa politique durant la crise. Il s'avère pourtant que la stratégie de propriété intellectuelle du groupe a changé, car dorénavant les exigences qualitatives des brevets sont plus importantes. En effet, le directeur de la recherche et de l'ingénierie avancé du groupe, Marc Duval-Destin, témoigne d'une stratégie d'augmentation de valeur du portefeuille de brevet, afin de conserver une position forte dans l'alliance GM et face à leur partenaire américain. Et alors que PSA reste leader des déposants, c'est le groupe Safran qui crée la surprise en passant de la cinquième à la deuxième place.

Safran se hisse à la deuxième place

On ne l'attendait pas dans le trio de tête, et pourtant le groupe Safran affiche un score de 573 brevets soit une progression supérieure à 34,5 %. Il faut dire que le groupe protège la moitié des technologies liées à la propulsion spatiale et aéronautique, ainsi que 30 % des équipements aéronautiques. Et en matière de sécurité et défense, pas moins de 20 % des techniques innovantes sont protégées par Safran. Le directeur des propriétés intellectuelles du groupe explique cette évolution par des efforts stratégiques, notamment en R&D, car les employés et chercheurs sont sensibilisés à la propriété intellectuelle. Ainsi, des efforts importants durant quatre années consécutives ont permis au groupe de devenir le second plus grand déposant de brevet en France. Et le grand perdant, dont la chute a également profité à Safran, n'est autre que le constructeur Renault.

Renault, passe de la deuxième à la dixième place

Avec 562 brevets entre 2009 et 2010, ce qui est peu par rapport à PSA, Renault avait tout de même conservé sa deuxième place en 2010. Mais déjà en net recul, sa dégringolade était presque inévitable en 2011. Renault a donc fait une chute de huit places, n'affichant plus que 245 brevets. Une chute vertigineuse que Renault explique par une orientation stratégique davantage basée sur les extensions de brevet à l'international. En effet, Didier Hillion, chef du département de propriété industrielle, témoigne d'un ralentissement des dépôts en France, au profit du déploiement à l'étranger, notamment pour le véhicule électrique. Renault n'a donc pas pour autant freiné ses innovations. D'ailleurs, le groupe a arrêté sa chute, et même repris son ascension dans le dépôt de brevet, avec près de 500 dépôts l'an dernier.