Marseille : convertir une résidence secondaire en Airbnb sera bientôt interdit



Anton Kunin
08/10/2024

Le meublé de tourisme, une espèce en voie de disparition à Marseille ? À en croire la récente déclaration de son maire, Benoît Payan, tel devrait bientôt être le cas. La Ville envisage en effet d’interdire, sauf exception, la mise en location de résidences secondaires.


À Marseille, pour convertir un logement en un meublé de tourisme, il faudra racheter un autre logement

Depuis plusieurs années, Marseille fait face à une « Airbnbisation » croissante qui aggrave la pénurie de logements. Les appartements, autrefois disponibles pour des locations classiques, sont désormais détournés vers des locations de courte durée, réduisant ainsi le parc locatif accessible aux résidents permanents et poussant les loyers à la hausse.

Dans ce contexte, le maire, Benoît Payan a décidé de durcir les règles pour les propriétaires de résidences secondaires souhaitant les louer sur Airbnb. Ces derniers devront non seulement demander une autorisation de changement d’usage à la mairie, mais aussi acheter un nouveau logement pour le proposer à la location traditionnelle. Cette mesure de compensation, déjà en vigueur dans certaines villes comme Paris, vise à freiner les abus liés aux locations touristiques et à restaurer l’équilibre sur le marché immobilier local.

Marseille : 12.000 logements se louent pour de courtes durées, la mairie entend sévir

Les propriétaires de résidences secondaires à Marseille sont directement visés par ces nouvelles règles. Selon les chiffres de la mairie, 75% des logements proposés sur Airbnb dans la ville appartiennent à des non-résidents marseillais. Ces investisseurs extérieurs achètent des biens sous prétexte de résidence secondaire, mais les utilisent exclusivement pour la location touristique, accentuant ainsi la crise du logement. Pour lutter contre ces pratiques, la municipalité a déjà mis en place une brigade Airbnb, composée de six agents chargés de traquer les annonces illégales. Ces efforts s’inscrivent dans une politique globale visant à protéger les habitants de la ville, avec l'ambition affichée de mettre un terme à ce que le maire qualifie de « système vicieux » qui pénalise les Marseillais.

En 2023, Marseille comptait près de 12.000 logements disponibles sur des plateformes de location de courte durée, dont plus de 80% sur Airbnb. Face à cette situation, la mairie entend limiter drastiquement le nombre de résidences secondaires converties en meublés de tourisme, suivant l'exemple de villes comme Saint-Malo qui a imposé des quotas.