Le versement de dividendes sera réduit voire annulé cette année



Aurélien Delacroix
29/03/2020

Les actionnaires des entreprises cotées au CAC 40 ayant reçu une aide de l'État sont prévenus : ils devront faire une croix sur les dividendes cette année, a prévenu Bruno Le Maire.


Pas de dividendes pour les entreprises du CAC 40 aidées par l'État

La crise sanitaire du coronavirus a ralenti, voire carrément stoppé l'activité dans de nombreuses entreprises. L'État se porte au secours de bon nombre d'entre elles afin d'éviter la catastrophe économique. Toutes les entreprises sont concernées, y compris les plus grandes comme celles cotées à la Bourse de Paris au sein de l'indice de référence CAC 40. De l'argent public au secours du privé : dans ce contexte, pas question de verser de dividendes en 2020, a prévenu Bruno Le Maire : « Les entreprises qui auront bénéficié d'aides publiques ne pourront pas distribuer de dividendes à leurs actionnaires cette année », a affirmé le ministre de l'Économie devant les caméras de BFMTV.

Si ces entreprises aidées par l'État prenaient le risque de verser des dividendes malgré tout, elles pourraient devoir rembourser l'avance de trésorerie de l'État sur leurs charges sociales et fiscales, « avec une pénalité d'intérêt », a ajouté l'hôte de Bercy. Par ailleurs, l'État votera contre le paiement de dividendes dans les entreprises aidées dans lesquelles les pouvoirs publics détiennent une participation. 

50 milliards versés l'an dernier

Les dividendes sont traditionnellement versés entre avril et juin. Ils concernent l'année 2019, qui a été plutôt dynamique et performante pour les grands groupes du CAC 40. L'an dernier, ils avaient octroyé près de 50 milliards d'euros de dividendes pour récompenser les actionnaires de leur fidélité. Ce chiffre est en hausse régulière de 7% chaque année depuis cinq ans. Les entreprises vont donc devoir y regarder à deux fois avant de verser ces dividendes…

Le message a été entendu par EDF, Orange, Renault, La Française des Jeux, des entreprises dont l'État est actionnaire. Il sera difficile de contraindre toutes les sociétés cotées dans lesquelles les pouvoirs publics ont une participation (il y en a 400 en tout en France), le gouvernement n'ayant pas la possibilité de déposer de projet de loi incitatif. La perspective d'une crise économique d'ampleur pourrait ramener les entreprises les plus récalcitrantes à la raison.

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