Des monuments qui restent déserts
Dans de nombreux pays du monde, l’absence de voyageurs porte un rude coup au tourisme, notamment dans les pays qui ont consacré à ce secteur un grand nombre d’infrastructures et de main d'œuvre. Au Cambodge, les temples d’Angkor sont déserts. En 2019, le site avait accueilli 2,2 millions de touristes internationaux. Au cours des neufs premiers mois de l’année, sa fréquentation a chuté de 98,4%. En Thaïlande à Phuket, une grande partie des professionnels du tourisme ont quitté l’île. Même chose au Pérou qui a vu la fréquentation touristique du célèbre Machu Picchu s’effondrer.
La forte vaccination dans les pays occidentaux n’y a rien fait. De nombreuses nations d’Asie et d’Amérique du Sud gardent leurs frontières fermées ou imposent des conditions d’entrée qui font réfléchir à deux fois avant d’entreprendre le voyage, comme des tests PCR et des périodes de quarantaine. Les Chinois, premier contingent de touristes du monde, n’ont toujours pas le droit de voyager hors de leur pays. Et le tourisme de proximité qui a émergé depuis 2020 est loin de compenser l’effondrement des voyages intercontinentaux.
Une perte de plus de 4.000 milliards de dollars pour le PIB mondial
Selon un rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l’effondrement du tourisme international a entraîné une perte de plus de 4.000 milliards de dollars pour le PIB mondial en 2020 et 2021. En raison d’une chute de 73% des voyages internationaux, les recettes du tourisme ont perdu 1.300 milliards de dollars, selon l’Office mondial du tourisme (OMT). En 2020, l’OMT estimait que 100 à 120 millions d’emplois étaient menacés par la pandémie. Et en effet, une grande partie de ces emplois a déjà disparu.
Selon de nombreux experts, il faudra attendre 2023, voire 2024 avant que le tourisme international ne retrouve son niveau d’avant la crise. Après des mois d’arrêt, de nombreux professionnels misent sur une montée progressive de la demande, qui leur laissera le temps de se remettre en ordre de marche. Cette reprise n’advient pas de façon homogène partout ; l’Australie, par exemple, demeure fermée aux étrangers. Or, le tourisme domestique ne comble pas l’absence de visiteurs étrangers. Pour soutenir le parc hôtelier, le gouvernement donne des bons d’achat de 100 dollars aux Australiens, ce qui n’empêche pas les grandes chaînes hôtelières du pays de tourner à bas régime.