Le ministre de l'Économie vante le succès comme valeur de gauche



Aurélien Delacroix
07/01/2015

Emmanuel Macron est le ministre le plus populaire du gouvernement. Le jeune détenteur du portefeuille de l'Économie, de l'Industrie et du Numérique s'emploie, dans une interview-fleuve, à défendre le bilan de François Hollande et tracer des perspectives d'avenir.


(c) Shutterstock/EconomieMatin
« Il faut que des jeunes Français qui aient envie de devenir milliardaires. Je ne fais pas partie de ceux qui stigmatisent les entreprises du CAC 40, car ce sont elles qui structurent l’économie française », explique t-il dans cette interview aux Échos, en assurant que le succès est une valeur de gauche… au risque de soulever l'ire de nombre de ses partenaires du Parti Socialiste.

Pour créer des milliardaires, encore faut-il qu'ils soient dans une situation où ils sont capables de le devenir. Et si le tableau économique de la France n'est pas brillant, il devrait s'améliorer en 2015. Le 1% de croissance attendu, la mise en place des mesures du pacte de responsabilité, le CICE, ainsi que la baisse du prix du pétrole et celle de l'euro face au dollar vont certainement constituer un moyen pour les entreprises de reconstituer des marges et d'investir.

« Pour un employeur, cela représentera une division par deux des cotisations pour un salarié au SMIC, soit 140 euros par mois de cotisations en moins ». La compétitivité des entreprises françaises devraient donc monter face à leurs homologues et concurrentes allemandes. Une Allemagne qui doit assouplir sa position sur un certain nombre de points clés, la Grèce par exemple, ou encore l'investissement.

L'Europe doit aussi montrer le chemin de la croissance : « La France a pris ses responsabilités sur le plan des réformes et au niveau budgétaire, elle s’est mise en mouvement et personne ne peut dire que rien ne s’est passé ces derniers mois. Mais je constate à regret que l’Europe n’est pas encore au rendez-vous. La politique de relance est insuffisante au niveau du continent, alors que la reprise de la zone euro reste fragile ».