Le démarchage téléphonique pour la rénovation énergétique bientôt interdit



Aurélien Delacroix
27/01/2020

Certains ménages ont subi ces derniers mois une déferlante d'appels téléphoniques pour des rénovations énergétiques. Un véritable harcèlement pour lequel le gouvernement veut mettre un terme.


Un nombre de plaintes en forte hausse

Entre août 2018 et août 2019, la direction de la répression des fraudes (DGCCRF) a enregistré 1 770 plaintes concernant le démarchage téléphonique abusif en matière de rénovation énergétique. C'est 20% de plus que la même période de l'année précédente. Les entreprises indélicates multiplient ces appels dans l'espoir de décrocher des contrats auprès de consommateurs mal renseignés, qui cèdent souvent devant les techniques d'intimidation utilisées. Or, ce démarchage aboutit parfois à des travaux mal réalisés, des frais qui explosent en raison de l'absence de devis ou d'un défaut de visite technique.

Il y a quelques jours, les professionnels du bâtiment ont appelé à l'interdiction de ce démarchage abusif, qui repose sur les mesures prises par le gouvernement pour les rénovations énergétiques. Ces travaux peuvent en effet donner lieu à des réductions d'impôts et des subventions. L'exécutif entend rénover un demi-million de logements par an. Un dispositif d'isolation à un euro est ainsi proposé, sous conditions. Les entreprises « vendent » au téléphone, et de manière agressive, des travaux dont les propriétaires ne veulent pas, ou qui ne sont parfois pas nécessaires.

Techniques d'intimidation

Agnès Pannier-Runacher, la secrétaire d'État auprès du ministère de l'Économie, a annoncé durant une conférence de presse que le gouvernement a l'intention de bannir le démarchage téléphonique pour les travaux de rénovation énergétique. La mesure sera discutée avec des parlementaires, ce qui devrait permettre de réduire à néant ce type de harcèlement.

Le gouvernement va aller plus loin, au delà de la rénovation énergétique : l'Assemblée va discuter en deuxième lecture d'un texte de loi visant à mieux encadrer le démarchage téléphonique. Les sanctions seront bien plus élevées qu'actuellement pour les entreprises qui contacteraient des particuliers inscrits sur la liste Bloctel : l'amende pourra être de 375 000 euros, au lieu de 75 000 euros actuellement. Par ailleurs, la DGCCRF pourra indiquer publiquement quelles sont les sociétés qui ne jouent pas le jeu.