Le Haut conseil des finances publiques alerte sur l’explosion de la dette



Anton Kunin
03/11/2021

À fin 2021, la dette publique de la France devrait culminer à 115,3% du PIB. En cause, des baisses d’impôts et des dépenses nouvelles, déplore le Haut conseil des finances publiques.


La dette publique devrait s’envoler fin 2021

La dette publique devrait augmenter dans les prochains mois. Le rêve de rester en dessous de la barre des 100% du PIB est désormais au fin fond des placards et y attend des jours meilleurs : à fin 2021, la ratio « dette publique / PIB » devrait s’établir à 115,3, prévoit le Haut conseil des finances publiques dans son avis du 3 novembre 2021. La dette publique devrait ensuite reculer quelque peu pour s’établir à 113,5% du PIB d’ici fin 2022.

Attention cependant : cette baisse prévue n’est pas forcément le signe que les finances publiques connaissent une amélioration. Selon le Haut conseil des finances publiques, cette baisse ne sera pas la conséquence d’une réduction du déficit public mais d’une meilleure gestion de la trésorerie de l’État.

En 2022, le déficit public devrait rester en-deçà des critères de Maastricht

Mais là non plus, le Haut conseil des finances publiques n’a pas d’éloges à faire. Contrairement à ce que l’institution préconisait dans son avis du 17 septembre 2021, « le surcroît de recettes attendu n’est pas consacré au désendettement ». Bien au contraire, ces rentrées fiscales ont été aussitôt avalées par des dépenses nouvelles et des « mesures de baisse des prélèvements obligatoires », en d’autres mots, les baisses d’impôts.

S’agissant du déficit public, en 2022 il devrait être de 4 points de PIB. (Ce qui est, rappelons-le, en-deçà des critères de Maastricht, qui imposent 3 points de PIB maximum.) Au vu de cette situation fragile des finances publiques, le Haut conseil « souligne une nouvelle fois que la soutenabilité à moyen terme de la dette publique, prévue en hausse de 16 points de PIB en 2022 par rapport à 2019, appelle à la plus grande vigilance ».