Le FMI relance l’idée de taxer les riches pour payer la crise



Paolo Garoscio
09/04/2021

Le FMI, dans ses dernières prévisions de croissance mondiale publiées le 6 avril 2021, s’est révélé plus optimiste qu’en début d’année : le plan de relance américain et la distribution massive de vaccins devraient porter leurs fruits. Mais il reste la question de la dette liée à la pandémie, qui se chiffre à des dizaines de milliers de milliards… pour la payer, l’institution propose à nouveau une taxation des plus riches.


Comment payer la dette Covid ?

Pixabay/TBIT
Si désormais le FMI table sur une croissance mondiale de 6% en 2021, prévision relevée à la suite de l’avancement de la vaccination et du plan de relance aux États-Unis (qui a vu sa prévision de croissance 2021 être relevée de 1,3% à 6,4%), la question du paiement de la dette liée aux mesures sanitaires reste entière.

Paolo Mauro, un des responsables des affaires budgétaires du Fonds Monétaire International, a en effet déclaré en conférence de presse mercredi 7 avril 2021 que « la pandémie a accru les inégalités, et les gouvernements ont dû fournir un soutien ». Il est « nécessaire de mobiliser des recettes fiscales supplémentaires » pour soutenir la croissance, mais également pour réduire ces inégalités que la crise a créées, autant sur le plan économique que social.

Taxer les plus riches et les entreprises qui ont survolé la crise

S’alignant sur l’avis de nombreux gouvernements et économistes, mais pas sur l’avis du gouvernement français qui refuse d’augmenter les taxes, le FMI propose donc que soit augmentée l’imposition des ménages les plus aisés. « Nous avons également constaté une érosion de l'imposition des revenus personnels pour les personnes se situant tout en haut de l'échelle des revenus », souligne Paolo Mauro, jugeant que la crise offre « une opportunité d’inverser » la tendance.

Il en va de même pour les entreprises qui, pour certaines, ont survolé la crise sans encombres voire ont réussi à en profiter. Une taxe exceptionnelle sur les revenus des entreprises prospères pourrait être envisagée, selon le FMI, afin de payer une partie de la dette Covid.